Plusieurs villages des communes du nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou se sont regroupés dans un collectif pour aider les pouvoirs publics à trouver le meilleur site pour l'implantation de l'hôpital inscrit pour la daïra de Bouzeguène. En effet, cet établissement qui vient renforcer la région en structures de santé bénéficiera en tout à plusieurs communes, Bouzeguène, Azazga, Mekla, Aïn El Hammam et Iferhounen. Raison pour laquelle les habitants, regroupés dans des comités de villages, ont préféré le lieudit Messouya comme site pour la construction. Dans une lettre qu'ils ont envoyée au wali de Tizi Ouzou, au chef de daïra de Bouzeguène, au directeur de la DSP et au Premier ministre, les représentants des villageois justifient leur choix par de nombreux avantages. En effet, dans leur description du site de Messouya, les habitants affirment qu'il s'agit de terrain plat de grande étendue qui a toutes les commodités et qui peut répondre à toutes les exigences d'extension dans l'avenir. Messouya peut également servir d'excellente assiette pour accueillir d'autres projets d'intérêt public. Autre argument de taille pour le choix du lieu, les villageois louent sa situation à l'intersection entre les six communes. Cette situation stratégique, expliquent-ils, au centre de cette vaste région très peuplée rentabilisera à coup sûr ce grand projet d'intérêt public et désengorgera très certainement les hôpitaux d'Azazga et celui de Aïn El Hammam. Cette situation profitera également à d'autres communes riveraines tel qu'Idjer, Illilten et Aït Khellil situées toutes à équidistance entre 15 et 25 kilomètres de Messouya. Toujours au chapitre des arguments concordants au choix de ce site, les rédacteurs de la missive affirment que le site de Messouya est situé à 200 mètres d'altitude. Le risque d'enneigement est donc quasi nul comparé aux hauteurs de la région. Notons, par ailleurs, que cette initiative louable vient corroborer les préconisations de toutes les élites qui militent pour une démocratie participative. A ce stade, l'implication des populations peut être considérée comme une valeur ajoutée qui vient solidifier les politiques mises en place par l'Etat dans tous les domaines. C'est pratiquement chose nouvelle, du moins ces dernières décennies, que des villageois viennent à la rescousse des autorités locales qui trouvent tout le mal à repérer des assiettes de terrain pour les projets inscrits à l'actif de la wilaya. Il n'y a pas si longtemps, les pouvoirs publics faisaient face au phénomène de fermeture des routes. La colère des populations se manifestait quotidiennement durant plusieurs annéses. Des sièges de communes, de daïras et d'autres services comme l'ADE, la Sonelgaz, sont restés fermés par des villageois qui, eux, faisaient face à un mur du silence de la part des élus. Pourtant, en matière de démocratie participative, des maires n'ont pas manqué d'imagination. Ali Belkhir, ex-maire de Ouaguenoun a créé une assemblée de comité de villages de sa commune qui travaillaient et qui se réunissaient avec les élus durant deux mandats. Et il paraît que ce qu'a semé Belkhir à Ouaguenoun a porté ses fruits à Bouzeguène.