Le verdict du procès opposant les trois délégués des archs de Sidi Aïch au représentant du RCD à Béjaïa ne sera connu que le 24 du mois en cours. Reporté dans un premier temps, en raison de l'absence de l'accusé, ce procès s'est ouvert finalement, hier, au tribunal de Sidi Aïch en présence des deux parties en conflit, à savoir Beza Benamansour, Farès Oudjedi, Farid Hamoumraoui, délégués des archs et Brahim Benadji, ex-président du bureau régional du RCD à Béjaïa. L'affaire en question remonte au premier jour de la campagne électorale, pour la présidentielle du 8 avril dernier. Le RCD avait rendu publique une déclaration fortement médiatisée, pour porter la responsabilité du saccage de son siège à Sidi Aïch aux trois délégués des archs qu'il accusera nommément «de détournement d'argent, de détachement. etc...». Ces derniers, qui estiment avoir été diffamés, avaient réagi par le dépôt d'une plainte en citation directe. Hier, à la lecture des chefs d'inculpation, l'accusé a nié tout, y compris la déclaration avant de tenter de donner un caractère interne à cette affaire vu que deux des trois délégués plaignants étaient des ex-militants du parti de Saïd Sadi. Dans sa plaidoirie, la partie civile a développé des arguments prouvant la culpabilité de l'accusé. La déclaration portant le sceau du bureau régional du RCD, les articles de presse dans lesquels le nom de l'accusé est cité, sont autant de preuves avancées par les avocats pour démontrer la responsabilité de l'accusé et le caractère diffamatoire de ses propos avant de soutenir que «si ce n'était pas le cas, pourquoi n'a-t-il pas déposé plainte pour faux et usage de faux?». La partie civile a, tout en se référant aux articles 296 et 298 du code pénal, souligné qu'à travers ce procès, il est visé la réhabilitation de leurs trois mandants et la pratique d'une politique saine. «La démocratie ne se résume pas à l'insulte et à la diffamation.», estiment les avocats des plaignants avant d'exiger 50 millions de centimes de dommages et intérêts par personne ainsi que la publication du jugement aux frais de l'accusé dans la presse nationale. De son côté, la défense a plaidé l'innocence en s'appuyant sur l'absence dans le document, présenté comme pièce à conviction, d'éléments déterminant clairement la responsabilité de l'accusé. «Ce n'est qu'une photocopie ne portant ni griffe ni signature de mon client», avance l'avocat de la défense. Quant à la responsabilité du contenu de la déclaration, celle-ci relève, soutient la défense, du président du parti et ce, conformément à la loi sur les partis politiques. Me Hammoudi nous déclarera à l'issue du procès que «la défense est satisfaite de sa position», avant de soulever «des violations de droit» en ce sens que «les plaignants refusent d'affronter le RCD en déposant plainte contre un de ses membres en tant que personne et non en es-qualité». Pour lui, «la plainte est entachée» et il en veut pour preuve la loi sur les partis politiques et celle relative à l'élection.