Un chef jihadiste libyen a été tué par des inconnus à Derna, dans l'est libyen, fief d'islamistes radicaux qui font la loi dans la ville, ont rapporté mercredi des médias libyens. Ali Ben Tahar, alias al-Far (la souris), a été tué lundi soir par balles à Derna, a rapporté le site libyen al-Wasat, qui le présente comme un "dirigeant d'Al-Qaïda en Libye". La mort d'Ali Ben Tahar a été annoncée par plusieurs médias libyens et des photos de son corps ont été publiées sur les réseaux sociaux. al-Wasat affirme que Ali Ben Tahar a été attaqué par des inconnus, alors qu'il était en compagnie de son frère dans une voiture. Son frère a pris la fuite et le corps d'Ali a été trouvé plus tard, touché par sept balles et poignardé. Al-Wasat qui publie une copie du certificat de mort d'Ali Ben Tahar, affirme que ce dernier était à la tête d'un convoi d'un groupe jihadiste, qui avait fait une démonstration de force vendredi dernier à Derna. Ce groupe nommé "Majless Choura (Conseil consultatif) des jeunes de l'islam à Derna" a annoncé sur sa page Facebook, "la formation d'une commission pour régler les différends et réconcilier les gens par le biais de la Charia (loi islamique)", a indiqué le groupe dans son communiqué. Il a annoncé aussi qu'il allait sécuriser la ville, affirmant rejeter les "lois des mécréants" et les "institutions qui violent les lois de Dieu". Les institutions de l'Etat sont totalement absentes de la ville de Derna où des groupes islamistes radicaux font la loi depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Les juges et membres des services de sécurité sont régulièrement les cibles d'assassinats dans cette ville abandonnée à son sort par les autorités de transition qui n'ont jusqu'ici pas réussi à former une police et une armée professionnelles. Le 20 mars, le gouvernement avait reconnu pour la première fois l'existence de "groupes terroristes" sur le territoire et annoncé une mobilisation de ses forces de sécurité pour les éradiquer. Il a appelé par ailleurs la communauté internationale à fournir "l'appui nécessaire pour éradiquer le terrorisme", en particulier dans les villes de Derna, Benghazi (est) et Syrte (centre). Toutefois, aucune mesure concrète n'a été entreprise depuis.