Avant-hier, le cours a clôturé à New York sur un nouveau record : 41,55 dollars le baril. Les prix du pétrole continuent d'augmenter d'une manière vertigineuse. Avant-hier, le cours a clôturé à New York sur un nouveau record : 41,55 dollars le baril, selon la déclaration du ministre koweïtien des Affaires étrangères, M. Mohammed Al Sabah dont le pays assure la présidence du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Le brut connaît la même courbe croissante. Son prix moyen s'est élevé à 37,67 dollars le baril la semaine dernière, soit une augmentation de 2,91 dollars par rapport à la semaine précédente, a fait savoir à Vienne (Autriche), l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Pour les experts, ces augmentations sont dues aux approvisionnement peu abondants d'essence aux USA, premier pays consommateur de pétrole. S'en tenir à ces estimations, la flambée des prix pourrait durer pendant de longues semaines. Cette nouvelle tendance du marché pétrolier tient tout le monde en haleine. Le CCG souhaite «la stabilisation des prix» pour une bonne croissance de l'économie mondiale. «Nous ne voulons pas voir une hausse des prix du pétrole qui aurait une implication négative sur la croissance de l'économie mondiale. Nous avons exprimé le souhait de stabiliser le marché devant cette hausse des prix du pétrole», a avoué Mohammed Al Sabah, lors d'une conférence de presse tenue à Bruxelles en Belgique, juste après la réunion de l'organisation qu'il préside. De son côté, l'Opep, par la voix du ministre indonésien de l'Energie et des Ressources minières, Purnomo Yusgiantoro, s'est montrée «inquiète» que la croissance de l'économie mondiale soit affectée. Toutefois, Yusgiantoro s'est dit «convaincu» que les membres de l'Opep arriveraient à trouver, à l'occasion de leurs consultations informelles, prévues le 22 mai dans la capitale hollandaise Amsterdam, en marge du Forum international de l'énergie, «un terrain d'entente pour accroître les quotas de la production pétrolière». Une analyse diamétralement opposée à celle du ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Selon ce dernier, la stabilisation du marché pétrolier n'est point une affaire de «manque d'approvisionnement» mais obéit à des «considérations politiques, techniques et aux spéculations boursières». Et afin d'y remédier, Khelil recommande «la mise en place de mécanismes à même de mettre fin aux manipulations sur les prix». D'autres pays ont également rejeté l'option de l'accroissement des quotas. C'est la position du Venezuela qui a signifié sa désapprobation à la levée des limites dans la production de l'organisation. Le Qatar, autre exportateur de taille, «doute» de la possibilité de faire baisser les cours du pétrole en relevant le plafond de production, comme a proposé, avant-hier, le ministre saoudien du Pétrole et des Ressources minières, Ali Ibrahimi Al Nouaimi, de 1,5 million de barils/jour à 2,5 millions de baril/jour. Du coup, même si la proposition saoudienne est appuyée par plusieurs membres de l'Opep, tels le Koweït et les Emirats arabes unis, force est de constater que son adoption butera sur de farouches résistances. D'où les économistes et analystes demeurent sceptiques sur la conclusion d'un accord de cet acabit. Ainsi, la session extraordinaire de l'OPEP fixée pour le 3 juin prochain s'annonce d'ores et déjà explosive.