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«Le hip-hop, une manière de se dépasser»
RENCONTRE AVEC BRAHIM BOUCHLAGHEM
Publié dans L'Expression le 19 - 05 - 2004

Le hip-hoppeur émigré a fait une apparition remarquée jeudi dernier aux côtés de Diam's.
Brahim Bouchlaghem est un mordu de la danse (breack dance). D'ailleurs c'est son seul viatique. Sa première expérience remonte à 1984 à Roubaix dans le nord de l'Hexagone. Après avoir roulé sa bosse un peu partout, voilà que l'élève dépasse son maître, devenant ainsi un danseur professionnel apprécié par son public. «J'ai formé Phone C4, un groupe de 4 jeunes garçons et 2 jeunes filles que je voudrai faire évoluer et aller (avec lui) le plus loin dans la pratique de la danse hip-hop», dira Brahim Bouchelaghem qui a bien voulu répondre à nos questions.
L'Expression : Depuis quand le groupe existe-t-il?
Brahim Bouchlaghem : Phone C4 existe depuis deux ans. Je donnais des cours de danse à Roubaix au nord de la France. Le groupe de jeunes suivait mes cours. A force, je me suis dit pourquoi ne pas prendre les meilleurs danseurs et monter un groupe. L'idée a jailli puis suivie par d'autres comme celle d'organiser des tournées.
Pouvez-vous nous parler de vos tournées ?
On s'est, effectivement, produit dans plusieurs endroits de France. Ici en Algérie, c'est la première fois que nous nous produisons. Il faut préciser que les danseurs sont d'origine algérienne et donnent ainsi, une première, un spectacle dans leur pays.
Quels sont vos projets d'avenir ?
Continuer de faire des échanges avec d'autres groupes surtout d'origine algérienne. La danse hip-hop ne semble pas avoir encore trouvé son public en Algérie et rencontre quelques problèmes contrairement à la France. Ici, les hip-hoppeurs algériens n'ont malheureusement pas toujours de salles pour répéter, beaucoup de groupes désirent la pratique de cette danse mais faute de moyens, on ne peut avancer. La pâte existe mais tout ce qui entoure cette danse fait défaut.
Il y a de cela quelques années en France, ce genre de danse a été écrasé par le jazz, la danse classique. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Actuellement, le hip-hop a sa place en France contrairement aux années passées. On aimerait aussi qu'en Algérie les hip-hoppeurs trouvent leur rang et qu'ils soient plus considérés. Le raï a plus d'importance certes mais le hip-hop doit aussi trouver tout son rayonnement.
Quelles sont les origines du hip-hop?
La danse hip-hop a pris naissance dans le Bronx (USA). Les premiers danseurs étaient dans «la galère», la misère, c'est ce qui leur a donné la force car ils n'avaient rien derrière eux. La misère les a rongés. Pour nous, il faut encourager la jeunesse algérienne car le hip-hop est une manière de dépasser les problèmes quotidiens.


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