C'est sûr, la musique est un langage universel. Une preuve patente et épatante à la salle El Mougar d'Alger, dimanche dernier. La formation F.E.W. Collective, hip-hopers, originaire de Chicago (USA), en tournée en Algérie sous les auspices de l'ambassade des Etats-Unis et l'Office national de la culture et de l'information( ONCI) se sont produits à la salle El Mougar, sous le signe de l'amitié d'une jeunesse exaltante et exultante de créativité. Aussi, ce fut une performance espérantiste musicalement parlant. Des artistes américains, Jonathan St. Clair et Daniel Bravemonk Haywood, le DJ Asad Jafri(DJ Man-O-Wax), le toaster Microphone Misfitz (D-Nick, MC et rapper) et des performers algériens du Ballet de l'ONCI, de Morphine Clan, des musiciens du groupe Harmonica, le percussionniste Toto, le guitariste Ali de la formation de pop, Djezma… Une bonne intelligence instrumentale, chorégraphique et scénique d'excellente facture. Il n'y avait plus de nationalités ou autre différence musicale. Le funk, le jazz, le gnawi, le berouali, le assimi, la bossa nova et autres sons electronica et bien sûr le hip-hop évoluaient à l'unisson sans fausses notes. Une « battle » (confrontation artistique dans la culture hip-hop) paisible faisant plutôt dans le featuring (contribution) confraternel. Le spectacle de F.E.W. Collective s'inscrit dans le cadre du programme intitulé « Cultural Envoys » (Envoyés Culturels). Ce programme permet aux artistes américains de développer des relations durables avec des institutions culturelles grâce à une interaction intensive avec leurs homologues étrangers. Ces artistes, que ce soit dans le domaine de la dance, musique, film, peinture, sculpture ou autres sont en tournée à travers le monde pour une période s'étalant de dix jours à six semaines afin d'organiser des classes de maître (masters-classes), des ateliers de travail et pour monter des spectacles dans le domaine de la musique et de la danse. Ainsi, Asad Jafri est DJ et directeur des arts et de la culture auprès de « Inner-City Muslim Action Network » (IMAN) à Chicago, une organisation communautaire qui travaille pour la justice sociale et qui œuvre à développer les arts au sein des communautés urbaines. Jonathan St. Clair est un break-dancer, chorégraphe et directeur du groupe « Stick and Move ». St. Clair a travaillé avec l'équipe artistique du festival de danse de Chicago, l'un des festivals annuels de danse les plus importants de l'Amérique du Nord. Il a également participé au projet de « Break Dance en Ouganda », une organisation qui œuvre à enrichir la vie des jeunes Ougandais. « Oui, c'est première fois en Algérie. Nous séjournons, ici, depuis cinq jours. Et c'est une grande expérience pour nous. Les gens sont super (great), amicaux et chaleureux. La météo est chaleureuse, on aime (Rires). Alger, une jolie ville. Je pense que le rap, actuellement, est vécu d'une manière globale et exclusivement en tant que musique. Le rap a été créé aux USA, mais sa meilleure place est à travers le monde. La musique hip-hop a sa propre identité, mais elle s'ouvre sur les autres musique et sur le monde. Le rap a de la substance et du sens soul, funk… Nous avons voyagé avec Ali (Djezma) et Toto qui est un très bon percussionniste algérien. Toto peut jouer du gumbri, le bendir, derbouka, des instruments traditionnels algériens. Et nous avons opéré une fusion entre l'Occident et le Maghreb… », nous confiera Asad Jafri (DJ Man-O-Wax).