Dans certains meetings, c'est la zorna qui a primé Après 21 jours de course politique pour l'élection présidentielle de 2014, c'est le temps des bilans et des histoires parfois drôles et fortes de nos envoyés spéciaux qui ont été retenus d'une campagne électorale marquée par des dérapages verbaux et des dépassements linguistiques. Les bons gestes de Sellal La campagne électorale menée par le directeur de campagne de Bouteflika, Abdelmalek Sellal, à travers les quatre coins du pays, n'a pas été faite uniquement de meetings électoraux. Les comptes rendus de la presse n'ont fait état que des contenus des discours, ce qui est normal. Mais à côté, dans les coulisses, des choses se sont passées. Elles ont révélé la face cachée de Abdelmalek Sellal. Après trois semaines de campagne électorale où nous avons parcouru avec lui le pays, voici quelques anecdotes de sa campagne menée en faveur du candidat Bouteflika. Tout d'abord, les déplacements à travers le pays se font en avion, mis à part à Djelfa et à Tizi Ouzou. Les premiers temps, Sellal était ponctuel, les journalistes n'attendaient pas trop son arrivée à l'aéroport. Mais au fil du temps et de la fatigue, l'attente à l'aéroport ne cessait d'augmenter. Autre remarque, l'ex-Premier ministre a débuté sa journée en lisant les titres de la presse nationale. On pouvait l'apercevoir de son siège en train de feuilleter les journaux, avec une préférence pour les titres francophones. Abdelmalek Sellal directeur de campagne, est complètement différent de Abdelmalek Sellal Premier ministre. D'abord, par la gestuelle qu'il utilise dans ses discours, ensuite par l'assurance qu'il a prise et enfin par son relooking, coupe de cheveux et nouveau costume. Néanmoins, cela n'a pas trop changé son discours ou les blagues, les références au sport ou la religion n'ont pas disparu. En parlant de religion, lors de cette campagne, il s'est efforcé de rendre visite à plusieurs «zaouïas» dans les wilayas qu'il a visitées, ainsi que trois prières du vendredi, exercices où il ne semblait pas très à l'aise. Trois semaines de campagne avec Sellal cela a aussi été des moments de joie, avec des anniversaires fêtés dans l'avion que le meneur de file de la campagne de Bouteflika a offerts, en plein vol. En effet, dans les avions qui transportent Sellal de l'aéroport d'Alger vers la wilaya où le meeting est prévu, au retour le soir, lorsqu'un jour coïncide avec l'anniversaire de l'un des membres de la délégation, une surprise lui est réservée. Des fleurs lui sont offertes par l'ex-Premier ministre pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Toutefois, la fin de campagne a été très dure pour tout le monde, surtout pour les cordes vocales de Abdelmalek Sellal qui ont commencé à le lâcher. Lors des derniers meetings, ils n'arrivait plus à donner de la voix, et s'excusait sans cesse de ne pouvoir trop crier. Il s'est même mis à l'écharpe pour éviter de tomber malade. Cette fatigue aura semble-t-il entraîné de la nervosité chez le représentant du candidat Bouteflika. Habituellement calme et serein, Sellal avait l'air très agacé lors des derniers meetings. Il s'est même énervé à M'sila contre des jeunes de Sidi Aïssa, qui faisaient du bruit pendant qu'il discourait. D'autres gestes de Sellal durant la campagne méritent d'être relatés. Lors du meeting tenu à Oran, la délégation est invitée par un notable local pour un déjeuner dans un champ d'oliviers. Arrivant sur place, Sellal a constaté que le nombre de places ne suffisait pas à tous les invités. Mécontent, il a failli quitter les lieux. Il a fait savoir qu'il ne déjeunera pas tant que tous les membres de la délégation ne sont pas «pris en charge». Finalement, une partie a été envoyée aux deux grands hôtels de la ville, le Sheraton et le Méridien. A la veille de la clôture de la campagne, au retour de Annaba où il a animé son avant-dernier meeting de la campagne, Sellal s'est saisi de l'interphone de l'avion pour adresser un message aux journalistes qui l'ont accompagné durant son périple. Il a remercié tous les journalistes qui l'ont accompagné durant la campagne pour leur sens du professionnalisme et leur sacrifice. Au salon d'honneur de l'aéroport d'Alger, il a tenu à saluer tous les journalistes, photographes et techniciens, remettant à chacun un cadeau symbolique. La garde du corps de Louisa Hanoune Lors de la campagne électorale qui s'est achevée dimanche dernier, nous avons aussi accompagné la seule candidate de cette élection, Louisa Hanoune, lors de son périple à travers le Sud qui l'a menée à Tindouf, Adrar et Tamanrasset. A côté des meetings, dans les coulisses, des choses se sont passées. Voici l'envers du décor! Le parfum féminin de cette élection, est une adepte de la parité, et cela même dans sa garde rapprochée. En effet, parmi les gardes du corps qui assurent sa sécurité, on trouve une jeune fille de 24 ans. Très offensifve lors de ses meetings, Louisa Hanoune est très ouverte à la discussion par ailleurs. Elle prend son temps pour discuter avec les journalistes qui l'accompagnent, leur donnait quelques explications par exemple sur la région. Mais surtout, elle ne quittait pas la salle de meeting sans avoir pris le temps de parler avec ses partisans, avec qui elle prenait volontiers des photos. Néanmoins, elle était très solitaire au moment de manger. Le «room service» est de rigueur chez elle, que ce soit pour le petit déjeuner, le déjeuner ou le dîner. On a aussi remarqué que Louisa Hanoune ne débutait pas ses meetings avant de faire un petit tour de la ville où ils devaient se tenir, histoire de prendre la température. Infatigable, les discours de Mme Hanoune duraient plus d'une heure. A Tamanrasset, la chaleur et la fatigue de la journée où elle avait fait le déplacement d'Adrar avec un meeting dans la matinée, ont eu raison de sa voix rauque. Elle s'est quelque peu enrouée, son staff a dû lui ramener un peu de miel pour remettre la machine en marche... Autre remarque, la candidate du Parti des travailleurs feuillette son discours dans l'avion, avant de passer à une lecture des titres de la presse nationale. Fortes sensations avec Benflis Les 21 jours de la campagne électorale n'ont pas manqué de charrier dans leur sillage d'inattendus petits accessoires anecdotiques. Bien des situations kafkaïennes ont été vécues par les hommes et femmes des médias. Les journalistes accompagnant dans ses sorties le candidat Ali Benflis, se souviendront pour longtemps du périlleux atterrissage à risque de l'avion Air Algérie sur l'aérodrome de Sétif où les mauvaises conditions météorologiques avaient contraint le pilote à faire plusieurs tentatives avant de réussir à poser laborieusement son appareil au sol. Cet épisode de panique à bord, a donné des sueurs froides au dos, non seulement à l'ensemble des voyageurs mais a aussi complètement paralysé les membres phobiques parmi le staff du candidat. Lors du début de la campagne, le mini-bus transportant les journalistes de Mascara vers Aïn Témouchent s'est carrément égaré dans la nature. Stressés et sous l'emprise de l'estomac à jeûn et de surcroît craignant de louper le meeting, des jeunes journalistes ont longtemps hué le chauffeur. En fait, ce dernier qui n'a pas l'air de connaître la route a longtemps tourné en rond. Sans repère ni boussole, il a emprunté des chemins secondaires. Au finish, exténués, les journalistes avaient l'impression de faire le détour par la frontière marocaine pour revenir à Aïn Témouchent au bout de plus de quatre heures de route totalement coupés du monde. Cette petite aventure prête à rire d'autant plus que Aïn Témouchent limitrophe avec Mascara se trouve à moins d'une heure de route. Une fois dans l'avion pour entrer à Alger, Ali Benflis a dû présenter des excuses à chaque journaliste. D'autres petits faits mineurs sont susurrés par les journalistes, comme le vol de la montre de Ali Benflis quand il a fait un crochet par la zaouïa de Laghouat ainsi que quelques ébats dans le balcon supérieur de la salle de projection de Saïda ayant surpris les caméramans.