Deux policiers et un passant ont été légèrement blessés mardi par l'explosion d'une bombe au Caire, nouvel attentat visant les forces de l'ordre dans une Egypte en pleine campagne de répression contre les partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi. En début de matinée, l'engin, dont on ne sait encore s'il a été lancé ou s'il avait été dissimulé, a soufflé le toit d'un petit abri des policiers de la route au beau milieu d'un carrefour très fréquenté à cette heure de pointe. Deux policiers et un passant, commotionnés ou légèrement blessés par des éclats, ont été hospitalisés, a précisé la police. L'attentat a été perpétré en plein centre ville, dans le quartier d'affaires et résidentiel de Dokki. Les attentats visant les policiers et les militaires se sont multipliés en Egypte depuis la destitution le 3 juillet par l'armée du président Morsi, le seul chef de l'Etat jamais élu démocratiquement dans ce pays un an et demi après qu'une révolte populaire a chassé Hosni Moubarak du pouvoir. Le gouvernement mis en place par le chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi aussitôt après son éviction mène, depuis, une très sanglante répression visant les partisans de M. Morsi, en particulier sa confrérie des Frères musulmans. Plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués par soldats et policiers --dont au moins 700 au Caire dans la seule journée du 14 août--, plus de 15.000 Frères musulmans ont été arrêtés et des centaines déjà condamnés à mort dans des procès expéditifs.