Ce même effectif d'Algérie Télécom avait été impliqué dans des scandales du même calibre. Le tribunal correctionnel de Annaba a retenu, mardi dernier, la peine de deux ans de prison ferme à l'encontre des 12 cadres d'Algérie Télécom Annaba. Les impliqués dans ce scandale qui a secoué le secteur d'Algérie Poste dans la wilaya de Annaba, ont été accusés de faux et usage de faux, de documents commerciaux et financiers, mauvais usage de la fonction, comme stipulé dans les textes de loi relatifs à la lutte contre la corruption ainsi que la dilapidation de deniers publics ayant occasionné au Trésor public la perte de 93 milliards de centimes. Signalons que le procès a vu la présence de 20 cadres, dont huit témoins. Ont comparu devant la barre du tribunal de Annaba, en tant qu'accusés: les ex-directeurs de l'unité d'opération, quatre autres ex-directeurs d'agences commerciales, dont des retraités. Aussi, se sont joints au banc des accusés, le chef de service recouvrement et du contentieux, ainsi qu'une femme, chef de service commercial de l'une des agences commerciales avec le chargé de la cellule d'inspection. A leurs côtés des agents ayant été victimes de l'application d'instructions et ordres non conformes aux textes de loi émanant des responsables de l'époque. Cette affaire remonte à 2012, lorsqu'une action publique a été engagée par la direction générale suite aux lettres anonymes parvenues. Une information judiciaire avait été engagée par le magistrat instructeur près le tribunal de Annaba. Les éléments de la brigade de recherches et d'investigations en charge de l'affaire ont engagé une enquête débouchant sur la découverte d'une panoplie d'agissements non conformes aux textes de loi et à la réglementation en vigueur. Le dossier de l'enquête avait été ficelé par les enquêteurs sur la base de la confirmation des dépassements à l'origine de ce scandale de gros calibre dont des opérations de faux et usage de faux, dans des centaines de dossiers d'abonnements téléphoniques. Aussi, il avait été fait état d'un excès de consommations téléphoniques dont les dus n'ont pas été payés à Algérie Télécom, mais surtout les lignes et les numéros en question n'ont pas été suspendus, encore moins coupés, des années durant. Une situation à l'origine d'un préjudice de plus de 93 milliards de centimes. Une perte financière causée par la disparition de centaines de dossiers. Faisant aussi partie du lot des agissements frauduleux, la disparition de dossiers de base pour des abonnés dont les consommations avaient atteint l'inconcevable de par le piratage de lignes téléphoniques. Déférés par devant le juge instructeur près le tribunal de Annaba, les 12 cadres avaient été placés sous contrôle judiciaire par le magistrat instructeur en charge de l'affaire. Lors de l'audience, les mis en cause et leur défense ont tenté tant bien que mal de s'innocenter par quelques éclaircissements sur le volet technique de leur activité; ce qui n'a pas été convaincant pour les juges, encore plus le représentant du ministère public qui a requis 5 ans de réclusion criminelle. Après délibération, le tribunal a retenu deux ans de prison à l'encontre de l'ensemble des accusés. Pour rappel, ce même effectif d'Algérie Télécom Annaba avait été, il y-a quelques années, au centre d'autres scandales dont celui ayant trait au piratage des lignes de téléphone fixe au profit d'étudiants yéménites qui étaient en contact avec des éléments terroristes d'El Qaîda. Aussi, le scandale de centaines de puces GSM (0661), attribuées à des personnalités influentes, avec des identités fictives.