Grâce à une vision nouvelle sous-tendue par une politique pragmatique, on atteint les objectifs. Il a fallu des circonstances exceptionnelles pour que l'Eniem retrouve un second souffle. En effet, durant la décennie 80-90, on a tous pensé que la fin était proche pour cette usine, fleuron de notre savoir-faire, joyau de notre économie. Ainsi, deux facteurs majeurs à caractère exogène ont pu remettre sur les rails le fonctionnement et la production de l'Eniem. Oued-Aïssi respire aujourd'hui après avoir reconquis son espace industriel, oh ! combien bénéfique pour la population locale. Dans ce contexte, la nouvelle politique de gestion définie par la nouvelle direction de l'entreprise prend en compte plusieurs paramètres pour un rendement maximal à court et moyen termes. Cette politique s'articule autour de données tangibles dont le départ des travailleurs dans le cadre de la retraite anticipée, le remboursement de la dette contractée envers la BEA, la refonte de l'organigramme et enfin, le respect des conventions imposées par le pouvoir. Depuis l'année 1997 jusqu'à ce jour, plus de 700 personnes (travailleurs et cadres de l'entreprise) ont été libérées dans le cadre de l'application des textes portant retraite proportionnelle. A ce jour, l'Eniem emploie 2 800 travailleurs et ce nombre arrive tout juste à répondre à la demande en matière de main-d'oeuvre. Le problème actuellement que subit l'entreprise est dû à la «perte des compétences». Celles-ci sont difficiles à renouveler car les nouveaux venus manquent souvent d'expérience tant sur le plan management que celui des spécialités dans le domaine et surtout de la gestion et la planification. Par ailleurs, la nouvelle direction s'est penchée sur l'organisation des structures devenues obsolètes par la lenteur dans l'exécution des tâches. Ce qui a engendré des pesanteurs pour entrer de plain -pied dans l'économie de marché. Le nouvel organigramme mis en place est caractérisé par une fluidité dans la communication et dans l'échange des fonctions entre les groupes de travailleurs. Aujourd'hui plus que jamais, l'entreprise fonctionne d'une manière «saine» et sans anachronisme. De visu, un flux d'informations entre les différents services (administration - ateliers - commercial - marketing...) est là à la portée de tous. Cette procédure a permis à l'Eniem de sortir de ce carcan où la décision est unilatérale pour une nouvelle ère marquée par la transparence. De ce fait, la direction de l'Eniem a toute latitude pour la prise de décision. Là, la tutelle n'intervient pas. Le seul souci de l'entreprise est d'être performante et rentable. La motivation dans ce domaine est de mise, ce qui a permis de relever les défis du temps. N'empêche que certains problèmes viennent perturber le bon fonctionnement. Ces derniers relèvent des facteurs exogènes à l'entreprise. C'est ainsi que l'Eniem est obligée de respecter les conventions imposées par la SGP. Celles-ci sont relatives aux nombreux textes signés par la SGP et qui touchent les retraites, les augmentations de salaire et les indemnités... Malgré ces aléas, l'entreprise arrive à fournir des efforts encourageants et la plus-value s'y accroît au fil des mois. Finalement, rien n'est impossible. Il suffit simplement d'une vision juste et d'une gestion saine selon des paramètres nouveaux pour atteindre l'objectif. A l'Eniem, ce but est atteint.