Le PDG de l'Eniem a saisi cette occasion pour rappeler aux travailleurs qu'après l'effacement des dettes, il reste à développer l'entreprise. Il y avait une ambiance de fête, jeudi dernier, au complexe électroménager de Oued Aïssi, où les travailleurs, les syndicalistes et les cadres de l'Eniem ont eu droit à une belle waâda pour fêter tel qu'il se doit l'assainissement financier de leur entreprise. Visiblement soulagés par l'effacement de leur lourde dette évaluée à 16 milliards de DA et décidée par l'Etat, les travailleurs du complexe électroménager de Oued Aïssi avaient une mine radieuse et se déclaraient mobilisés à relever, désormais, un gros défi pour redonner son label et ses lettres de noblesse à cette entreprise nationale qui a toujours été considérée — et à juste titre d'ailleurs — comme l'un des plus beaux fleurons de l'industrie algérienne. En cette heureuse occasion, le conseil syndical et le comité de participation de l'Eniem ont rendu publique une déclaration dans laquelle “ils remercient tous les hôtes qui ont eu à se joindre à cet heureux événement qui vient combler, après une dizaine d'années de lutte, l'effacement de la dette générée par les pertes de change”, comme ils ont tenu aussi à remercier vivement “tous ceux qui ont participé à l'aboutissement de ce dossier financier si cher à l'ensemble des travailleurs, notamment l'UGTA, le ministre d'Etat, de l'Intérieur et des Collectivités locales, ainsi que le wali de Tizi Ouzou”.Pour sa part, le P-DG de l'Eniem, M. Dahmane Yadadène, a profité de cette circonstance pour animer un point de presse et remercier aussi tous ceux qui ont allégé l'Eniem de ce lourd fardeau que l'entreprise traînait comme une énorme carapace depuis plus d'une décennie “et plus particulièrement le ministre de l'Intérieur et le wali de Tizi Ouzou qui, dit-il, ont toujours été à l'écoute des doléances des travailleurs de l'Eniem pour la sauvegarde de notre entreprise”. Selon le PDG de l'Eniem, “cette bonne nouvelle ne fera que mobiliser et motiver davantage les travailleurs de l'Eniem pour assurer l'avenir de l'entreprise, sauver des milliers d'emplois et garantir un meilleur développement de l'entreprise”. Toujours selon M. Yadadène, “l'Eniem, qui emploie quelque 2 100 travailleurs, est décidée à maintenir la qualité et la durabilité de ses produits car nous savons pertinemment que pour le consommateur algérien, le label du produit de l'Eniem est un élément important sur lequel nous comptons énormément !” Il est à rappeler que l'énorme dette accumulée par l'Eniem durant ces dernières années et qui s'élevait à quelque 17,5 milliards de DA dont 14,5 milliards de DA de découvert bancaire avait lourdement contrarié le développement de l'entreprise dans la mesure où les remboursements bancaires engloutissaient la somme considérable de 1,2 milliard de DA par an, soit un peu plus que la masse salariale de toute l'entreprise qui s'élevait ces derniers temps à 1,1 milliard de DA par an. N'est-ce pas que cette bouée de sauvetage vient certainement à point nommé pour relever considérablement une entreprise qui était pratiquement à genoux mais qui a lutté de toutes ses forces pour ne pas sombrer et, surtout, pour produire et commercialiser des produits électroménagers d'excellente qualité qui n'ont rien à envier, en tout cas, à des produits similaires de l'étranger. Mieux encore, malgré la conjoncture difficile défavorable de cette dernière décennie, l'Eniem a réussi l'exploit de lancer deux nouveaux produits de haute qualité, soit la machine à laver (15 000 unités/an) et le chauffe-bain (40 000 unités/an) qui sont venus s'ajouter à la gamme habituelle des réfrigérateurs (200 000 unités/an), des cuisinières (70 000 unités/an) et des climatiseurs très performants dans le Sud algérien et très prisés dans les pays africains (25 000 unités/an) alors que les responsables de cette entreprise qui fait la fierté de l'industrie algérienne comptent lancer, dans un avenir plus ou moins proche, de nouveaux produits tels que le micro-ondes et la machine à laver la vaisselle. Il est vrai qu'avec cette nouvelle embellie financière, l'Eniem aura certainement les coudées franches et les reins solides pour relever de gros défis et repartir de plus belle. Le pari des travailleurs de l'Eniem est lancé et la balle est désormais dans leur camp, n'est-ce pas ?