La vente des produits pyrotechniques et autres matières explosives est codifiée. La découverte par les gendarmes d'une quantité d'explosifs dissimulée dans un véhicule à Oran remet sur la sellette les conditions de détention et de circulation des produits dangereux. Certes, les premiers éléments de l'enquête laissent penser à l'existence d'un réseau de trafiquants d'explosifs destinés aux pêcheurs, mais cette thèse pourrait être battue en brèche quand on sait que ce produit est une denrée très recherchée par les terroristes et le grand banditisme. La pêche à l'explosif, une technique prohibée n'est plus utilisée en raison des massacres causés à la faune locale et au contrôle accru par les gardes-côtes des opérations de pêche au large des côtes algériennes. Il faut dire que le démantèlement de la structure du GIA, du HDS et du Gspc a jeté dans la nature des artificiers qui avaient fait école dans les maquis et les ateliers des terroristes qui pourraient être recrutés par les barons de la drogue ou ceux du grand banditisme. Il existe des dispositions légales qui définissent la circulation des produits dangereux. La vente des produits pyrotechniques et autres matières explosives est codifiée. Mais la mafia a su comment déjouer ces lois en recourant à la concussion et autres ingrédients pour trouver des agents capables de lui fournir ces produits dangereux. Il y a quelques années, l'apparition du phénomène du terrorisme a placé les carrières en ligne de mire et des groupes terroristes y avaient subtilisé de grandes quantités de TNT, des bâtons de dynamite et autres produits explosifs. Cette situation avait contraint les pouvoirs publics à prévoir une batterie de lois et à soumettre les carrières à des mesures de gardiennage drastiques. Malheureusement, ce dispositif a été à plusieurs reprises déjoué par les groupes armés et les grands criminels qui ont usé de plusieurs ficelles pour accaparer ces matières dangereuses. L'affaire des 14 kilos d'explosifs saisis à Oran n'a pas encore tout révélé et les interpellations se poursuivent toujours. La pêche à l'explosif est une piste, mais celle du banditisme n'est pas à exclure puisque la conjoncture s'y prête. Les terroristes qui ont quitté les maquis seraient tentés d'offrir leurs services au plus offrant, c'est pourquoi il faut rester vigilants.