La mafia des pétards a tenté, en vain, d'inonder le marché à la veille de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) pour préparer les défilés populaires. Autrefois estimés à quelques centaines de milliers d'unités saisies, les produits pyrotechniques introduits frauduleusement viennent de connaître un pic vertigineux pour se chiffrer en millions. Une fois n'est pas coutume, les trafiquants de produits pyrotechniques ont subi un échec cuisant suite à une saisie spectaculaire, opérée mardi dernier, dans la wilaya de Sétif. Des produits dangereux ayant causé des dégâts énormes lors des fêtes religieuses et d'autres évènements sportifs, en provenance de la contrebande et destinés à alimenter les réseaux de receleurs qui sévissent dans les marchés au vu et au su de tout le monde. En effet, une impressionnante quantité de près de 10 millions de pétards a été saisie dans la capitale des Hauts-Plateaux. Le lieu étant insoupçonnable, car situé au centre-ville de Aïn El-Fouara, la marchandise a été soigneusement dissimulée dans un hangar. Tout a commencé quand des quantités insignifiantes ont été saisies dans des points de contrôle. Le suivi donné au traitement des affaires enregistrées par la section de recherche de la Gendarmerie nationale de Sétif a, enfin, abouti à la découverte de la cachette où trois personnes, dont deux frères, selon les premiers éléments de l'enquête, ont été appréhendées. Une belle saisie qui intervient après des investigations poussées des gendarmes, mais aussi un travail de renseignements de la section de recherche qui n'a négligé aucune piste pour arriver à la cache. Ce n'est pas la première fois que les services de sécurité ont opéré, notamment en 2009, des saisies dans les milieux des filières des produits pyrotechniques à l'est du pays. Durant l'année qui vient de s'écouler, ce sont des centaines de milliers de pétards qui ont été interceptés, notamment pour préparer les fêtes de l'Aïd et la double qualification des Verts à la Coupe du monde de football de 2010 et à la Coupe d'Afrique des nations (CAN). Un commerce juteux pour les uns, provisoire pour les autres, mais aux multiples facettes dangereuses quand on sait que ces produits sont prohibés et sur les terrains de football et dans les cités et quartiers pour leur spécificité explosive et d'atteinte à la santé et la sécurité publiques. Comment de telles quantités ont échappé au contrôle au niveau portuaire ? Et où s'alimentent ces filières qui empoisonnent la rue et les stades ? Autant d'interrogations et d'autres auxquelles les enquêteurs devront apporter des réponses pour juguler ce phénomène qui risque de prendre de graves proportions à l'approche d'évènements. Toujours à Sétif, les gendarmes de Rosfa, en patrouille le long de la RN28, ont interpellé une personne qui transportait à bord de son fourgon de marque Peugeot Boxer, quatorze quintaux de tabac à chiquer, sans facture. Là aussi, une enquête est ouverte, surtout que le tabac à priser a connu, depuis quelques mois un énorme trafic. Il y a à peine 20 jours, ce sont 14 tonnes du même produit et sans facture, en provenance des fabriques privées, qui ont été interceptées par les gendarmes. L'objectif étant d'échapper au contrôle fiscal, les trafiquants du tabac multiplient les livraisons sans facture pour alimenter un marché parallèle déjà pourri par le produit contrefait et frauduleusement importé et commercialisé au détriment de la santé des consommateurs et de la législation en vigueur. Par ailleurs, et sur le même registre de trafic de produits contrefaits et dangereux, les gendarmes de la section de recherches de Batna ont interpellé une personne qui voyageait à bord d'un autocar, en possession de 2 300 batteries, 2 191 chargeurs et 380 étuis, pour téléphones cellulaires, sans facture ni registre de commerce. Au-delà de la saisie elle-même, sachant que ces produits proviennent de Tunisie où des petites industries de technologies pullulent et excellent dans la contrebande, il est à relever que plusieurs sinistres (incendies, courts-circuits, brûlures…), dus à l'usage de batteries et de chargeurs contrefaits, ont été constatés en Algérie où le consommateur ne bénéficie pas, du moins pour le moment, d'une protection digne de ce nom.