La publication prévue aujourd'hui des résultats préliminaires du premier tour de l'élection présidentielle en Afghanistan a été repoussée à samedi, a annoncé hier dans un communiqué la Commission électorale indépendante (IEC). L'IEC explique avoir pris cette décision pour pouvoir boucler l'examen des irrégularités. «Bien que cet examen ait légèrement retardé le processus, il est crucial pour l'exactitude et l'intégrité des résultats», a souligné la commission électorale. La mission de l'ONU en Afghanistan (Unama) s'est réjouie hier des démarches entreprises pour limiter la fraude, fléau qui avait entaché la réélection du président Hamid Karzaï lors de la précédente présidentielle, en 2009. «Les institutions électorales afghanes doivent être saluées pour leurs efforts visant à rendre le processus électoral plus transparent que jamais», a déclaré dans un communiqué le représentant spécial de l'ONU en Afghanistan, Jan Kubis, appelant l'IEC à continuer dans cette voie. A défaut de résultats préliminaires, l'IEC publiera aujourd'hui de nouveaux résultats partiels, après ceux diffusés dimanche, qui couvraient plus de la moitié des bulletins de vote. Selon ces données, l'ex-chef de la diplomatie afghane Abdullah Abdullah devance son rival Ashraf Ghani, ancien économiste de la Banque mondiale, de 11 points, avec 44,4% des voix contre 33,2%. Zalmai Rassoul, un proche du président Hamid Karzaï considéré comme le candidat du pouvoir sortant, traîne loin derrière avec seulement 10% des voix. Au total, huit candidats sont en lice pour succéder à M.Karzaï, seul homme à avoir dirigé l'Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer une troisième mandat. Si aucun des candidats ne totalise plus de 50% des voix, un second tour pourrait être organisé le 28 mai. Environ sept millions d'Afghans se sont rendus aux urnes le 5 avril sans incident majeur malgré les attaques des taliban, sur un électorat estimé à 13,5 millions de personnes. Le vainqueur de la présidentielle devra trouver une façon de stabiliser le pays alors que le retrait des forces de l'Otan d'ici à la fin 2014 fait craindre une nouvelle flambée de violences. Il lui faudra aussi poursuivre le redressement d'une économie afghane jusqu'ici largement dépendante de l'aide financière internationale.