La presse espagnole, abandonnant sa traditionnelle segmentation entre titres pro-Barça ou pro-Real, a rendu hommage d'une seule voix samedi à l'ex-entraîneur barcelonais Tito Vilanova, décédé la veille après une longue bataille contre un cancer. "Adieu Tito, ton combat fut une leçon", titre en "Une" le quotidien sportif madrilène Marca, qui joint à son édition du jour un supplément spécial de 12 pages. "Tito meurt, le football pleure", écrit pour sa part As, l'autre grand journal pro-Real Madrid. Vilanova, ex-adjoint de Pep Guardiola lors de la période dorée du Barça (2008-2012) puis entraîneur principal pendant une saison (2012-2013), a contribué à construire "une équipe belle et victorieuse, un cadeau pour tous", fait valoir l'éditorialiste de As Alfredo Relaño. "Enfin, Tito, cet homme dans l'ombre de Guardiola, brillait de sa propre lumière. C'est alors qu'est arrivée la maladie traîtresse (...), bien décidée à lui ôter la réussite qu'il méritait tant. Quelle injustice!", observe-t-il. Marca, As et le quotidien catalan Sport ont placé un ruban noir en signe de deuil sur leur première page, tandis que le journal sportif barcelonais Mundo Deportivo a dessiné une larme au-dessus de la photo de Vilanova, avec les mots "Eternel Tito". "Cruellement et prématurément, la +Masia+ (le centre de formation de Barcelone, NDLR) qui a donné naissance au meilleur Barça de l'histoire a mis le drapeau blaugrana en berne pour dire adieu et se souvenir d'un des siens, l'un des plus grands et l'un des plus aimés, Tito Vilanova", écrit Mundo Deportivo. Les journaux généralistes, toutes tendances confondues, consacrent aussi une large part de leur "Une" à Vilanova, décédé à l'âge de 45 ans. "Le dernier match de Tito Vilanova", titre El Pais, tandis que La Vanguardia estime que "Tito est entré dans la légende". Dans un éditorial, le grand quotidien généraliste catalan rappelle que malgré ses problèmes de santé, l'entraîneur avait conduit la saison passée le Barça au titre en Championnat d'Espagne avec un total record de 100 points, égalant le bilan du Real en 2011-2012. "La Liga record des 100 points est son héritage mais cela laisse la saveur aigre-douce d'une oeuvre incomplète, parce que Tito n'a pas eu le temps d'imprimer toute sa marque", conclut le journaliste Jordi Costa