Chaque jour nous relevons la morgue choquante de ceux qui se sont placés au-dessus des lois communes et gèrent les relations internationales à leur convenance. Ils se conduisent en maîtres du monde octroyant des bons points ici, sanctionnant là. Ce sont eux qui parlent haut et fort, qui se sont établis en gendarmes du monde et en oracles du bien et du mal. Ils imposent ainsi leurs diktats, sanctionnant et encensant à tout-va. La crise en Ukraine qui prend des proportions alarmantes, avec le risque de se transformer, outre en guerre civile, surtout en terrible conflagration mondiale, en témoigne largement. Et c'est ceux-là même qui ont allumé le feu de la guerre en Ukraine qui lancent des accusations tous azimuts à l'instar des dirigeants putschistes de Kiev. Ainsi, le Premier ministre pro-européen de Kiev, Arseni Iatseniouk, l'un des meneurs des factieux de Maidan - entre novembre 2013 et février 2014, qui ont abouti au renversement du régime constitutionnel ukrainien - avertissait vendredi dernier que «la Russie veut lancer une troisième guerre mondiale». Bien sûr, si jamais un tel conflit est déclenché, cela signifiera la disparition de notre monde et sans doute de la civilisation humaine. Ainsi, ceux qui veulent prendre le pouvoir coûte que coûte, y compris au prix d'une guerre mondiale - qui sera une guerre atomique - sont donc déterminés à imposer leurs desiderata. En Ukraine il s'agit en particulier, d'une prise de pouvoir. Aussi, pour faire oublier les conditions dans lesquelles cette prise de pouvoir a eu lieu à Kiev, marquée par le mystère de la présence en Ukraine du chef de la CIA, John Brennan - présence officiellement confirmée par la Maison-Blanche - on agite la pseudo menace russe. Selon nombre d'analystes, il est patent que la CIA soit impliquée dans les manifestations de Maidan, si elle ne les a pas directement orchestrées et dirigées. Aussi, qu'est venu faire Brennan en Ukraine, d'autant plus que, quelques jours après cette visite, les nouvelles autorités de Kiev, lancent dans l'est du pays, l'opération dite «antiterroristes» contre les contestataires russophones, qui ne reconnaissent pas les autorités de Kiev qui ont pris le pouvoir après le coup de force du Parlement contre le gouvernement légitime de Viktor Ianoukovytch. Aussi, ce qui est surprenant dans l'affaire ukrainienne est bien le soutien unanime apporté par l'Union européenne et les Etats-Unis à un mouvement antigouvernemental conduit par des néo-nazis et des fascistes notoirement connus en Ukraine. Ce qui permet aux putschistes de Kiev d'élever la voix et de menacer d'un cataclysme si l'on n'obtempère pas à leur oukase. C'est encore Arseni Iatseniouk, qui venait juste d'avoir des entretiens avec le vice-président américain, Joe Biden, en visite officielle en Ukraine (mardi et mercredi derniers) qui affirme: «Le soutien de la Russie aux +terroristes+ (les contestataires russophones, Ndlr) en Ukraine constitue un crime international, et nous appelons la communauté internationale à s'unir contre l'agression russe.» L'agression russe! Que de grands mots, alors que c'est l'agresseur qui crie à l'agression. Or, en Ukraine un gouvernement légitime a été renversé par une jacquerie et la première décision prise par le «nouveau» pouvoir à Kiev issu du coup d'Etat a été d'annuler le statut du russe comme seconde langue nationale. C'est de la provocation, une déclaration de guerre? Toutes les supputations sont possibles dès lors que l'on sait que l'Ukraine est fondée sur une double identité: ukrainienne et russe. L'Est de l'Ukraine est majoritairement d'origine et de langue russes. L'Ukraine a donc une double identité, remise en cause par le nouveau pouvoir. Que cherchait donc le pouvoir pro-occidental en supprimant le statut de la langue russe? Est-ce cela la manière d'apaiser les choses? Or, c'est à tout le contraire que se sont livrés les nouveaux «hommes forts» de Kiev, qui ont multiplié les décisions contraignantes et contre-productives contre la population russophone de l'est du pays. D'où la question: les «pro-occidentaux» à Kiev, n'effectuent-ils pas une mission pour cet Occident qui les soutient et dont ils se réclament? C'est plausible, si l'on excipe du fait que les Etats-Unis, entre autres, avaient intérêt à détourner l'attention de la Russie de la crise syrienne. Moscou avait en effet entravé les plans américains de changement du pouvoir à Damas à leur profit. Comment cela se fait-il, d'autre part, que la question de l'utilisation d'armes chimiques par l'armée syrienne soit revenue au-devant de la scène depuis quelques jours? Y-a-t-il cause à effet? On se le demande!