«La non-reconnaissance de la légitimité du pouvoir en place», est l'identifiant commun aux deux pôles politiques. L'opposition tente de s'élargir. Face au statu quo ambiant, la classe politique n'aura d'autre choix que de s'unir et surtout de transcender ces multiples clivages. Il s'agit surtout de ramener le pouvoir à composer avec les partis d'opposition. Théoriquement, selon les observateurs de l'évolution de la scène politique «la non-reconnaissance de la légitimité du pouvoir en place», est l'identifiant commun aux deux pôles politiques, dont les jalons se dessinent dans le nouveau paysage politique sur fond de rejet du 4e mandat. L'efficacité de ce conglomérat politique sera tributaire de sa capacité à mettre de côté tous les clivages idéologiques, et de trouver le moyen de dépasser le non moins gros écueil du leadership ayant marqué jusqu'ici d'un fer de lance la culture politique algérienne. Trouver un terrain d'entente pour construire un front unique autour d'un minimum démocratique est à même de renverser la vapeur et en finir avec le monopole politique du pouvoir. Le refus catégorique des offres de transition «factices» et «interminables» émanant du pouvoir fait également le consensus au sein des deux pôles. L'opposition doit aussi mettre des gardes-fous contre le retour des vieux démons. Dans ce contexte, les leaders des partis ayant boycotté l'élection présidentielle du 17 avril, se sont donné rendez-vous pour les 18 et 19 mai prochain pour la tenue de la première conférence nationale de la coordination pour les libertés et la transition démocratique. L'urgence qui s'impose à toutes ces formations politiques est de resserrer les rangs pour exercer la pression sur le pouvoir en place. La plate-forme du groupe des partis boycotteurs converge largement avec la feuille de route du pôle pour les libertés initiée par l'ex-chef de gouvernement Ali Benflis avec plus d'une vingtaine de partis politiques qui l'ont accompagné et soutenu tout au long de sa campagne électorale. Des personnalités politiques nationales à l'image des ex-chefs de gouvernement, Mouloud Hamrouche, Ahmed Ghozali et Ahmed Benbitour ainsi que l'ex-président de la Laddh, Me Ali Yahia Abdenour accréditent cette démarche vers le changement pacifique auquel tend l'opposition. Les participants à la conférence nationale laissent la porte grande ouverte aux autres personnalités nationales et les partis politiques qui partagent la même lecture de la situation politique et s'inscrivent dans cette perspective. Fortifiée par des actions menées avant l'élection et notamment du faible taux de participation enregistré par la présidentielle du 17 avril, la coordination multiplie les contacts avant la mi-mai prochain, une date prévue pour la mise en place de la conférence nationale. De son côté Ali Benflis ne baisse pas les bras. Il a créé avec d'autre partis politiques le pôle «des forces pour le changement». Ce pôle qui regroupe plusieurs formations politiques est ouvert à tous les acteurs politiques, personnalités nationales et composantes de la société civile qui partagent ses objectifs. Ces deux coalitions de forces politiques plus ou moins importantes de l'opposition ont un dénominateur commun à savoir que «le pouvoir en place est issu d'une fraude à grande échelle». Ces alliances politiques veulent imposer le retour à la légitimité populaire qui engage l'intérêt supérieur de la nation. Par ce pôle, Ali Benflis et ses soutiens refusent désormais de participer à toute action politique qui ne vise pas le retour à la légitimité populaire. Ils envisagent ainsi d'ouvrir un dialogue avec «les autres partenaires qui partagent l'objectif du changement et le respect de l'alternance au pouvoir».