Le président du parti Tajamou Amel Jazair (TAJ), Amar Ghoul, a affirmé jeudi à Alger que sa formation était à la recherche de dénominateurs communs avec d'autres partis politiques pour la réalisation du programme du président Bouteflika. Cette annonce du président du parti de TAJ, qui a mené campagne pour la candidature d'Abdelaziz Bouteflika lors de la dernière élection présidentielle, aux côtés du FLN, du RND et du MPA, est de nature à renseigner sur les intentions de ce quatuor de s'arrimer autour d'un pôle présidentiel. Ce dernier pourrait bien prendre le relais de la défunte Alliance présidentielle constituée par le FLN, le RND et le MSP, et qui s'est dissoute suite au retrait du MSP et à la sourde rivalité entre les deux partis du système. A l'évidence, ce projet politique auquel appelle Amar Ghoul, trouverait bien une oreille attentive auprès de Amara Benyounès, qui partage le soutien politique au président de la République. Mais, pour le MPA rien n'est acquis d'avance, car, se gardant d'être en alliance, ni avec le RND ni avec le FLN ou le TAJ, son président préfère tempérer ses ardeurs jusqu'après la formation du prochain gouvernement, pour lancer des discussions entre partis qui ont soutenu le Président. «Au MPA, nous sommes ouverts à toute forme de discussions», a indiqué M. Benyounès en substance. Mais, s'il venait à trouver un prolongement sur le terrain, ce pôle constituerait une réponse à l'activisme soutenu des partis de l'opposition, dont la coordination née dans le sillage du boycott de la dernière élection présidentielle, qui a décidé d'accélérer son programme d'action. La coordination composée du RCD, du MSP, d'Ennahda, du FJD, de Jil Jadid et d'Ahmed Benbitour, qui s'appelle désormais «Coordination pour les libertés et la transition démocratique», a en effet, suite à une réunion tenue le 22 avril dernier, multiplié les contacts en vue d'organiser une conférence nationale prévue les 17 et 18 mai prochain. Après une première rencontre avec Mouloud Hamrouche et Sid Ahmed Ghozali, cette coordination va rencontrer le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, Ali Benflis, qui partage l'idée d'une transition démocratique. Ali Benflis, qui a annoncé son intention de créer sa formation politique, a fait état dans ce sens, d'une coordination des efforts avec les partis qui ont soutenu sa candidature, et ceux qui ont boycotté le scrutin, en jugeant toutefois utile de préciser que chacune des formations garde sa propre entité. D'autres contacts sont d'ores et déjà programmés en direction de partis, de personnalités et de structures de la société civile. Mais il n'est pas nécessaire d'être clerc pour deviner les résultats de cette conférence, dont la finalité est de remettre en cause tout un processus électoral qui a abouti à l'élection d'un président de la République. Elle n'aurait d'autres conséquences que de radicaliser encore davantage une opposition qui crie déjà à la marginalisation. Car, l'acceptation de l'idée d'une transition est synonyme d'un retour à la case départ depuis l'indépendance, alors que le pouvoir prône la stabilité des institutions en premier lieu, estimant qu'il y va de celle du pays. C'est là en fait une des idées sur laquelle achoppent les deux parties -pôle opposition et pôle présidentiel- en devenir, et qui va constituer l'objet des débats politiques pour les cinq années à venir. A. R.