Le régime syrien doit encore évacuer près de 8% de son arsenal chimique, alors qu'il avait promis d'achever cette opération dimanche, a annoncé la coordinatrice de la mission conjointe de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). "Il s'agit de 7,8% du matériel d'armes chimiques qui se trouvent encore dans le pays, sur un site spécifique", a affirmé à Damas Mme Sigrid Kaag. "Près de 6,5% doivent être évacués (pour être détruits à l'extérieur du pays)", tandis qu'un "petit pourcentage" pourrait être détruit sur place, a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse. Selon elle, le problème actuel "est d'accéder au site". Mme Kaag s'est félicitée du fait que "depuis le moment où la Syrie a adhéré en tant qu'Etat à la convention sur les armes chimiques (...) la coopération a été très constructive" entre Damas et l'OIAC. "Mais, a-t-elle précisé, la Syrie doit respecter ses engagements en tant qu'Etat (membre de la convention)", assurant comprendre les défis posés par la question de sécurité de cet arsenal. Un accord russo-américain conclu en septembre 2013 sur la destruction des armes chimiques syriennes, approuvé par l'ONU, avait écarté la perspective d'une intervention militaire américaine contre le régime en Syrie. Ce dernier avait été accusé d'avoir lancé une attaque chimique près de Damas ayant fait des centaines de morts en août 2013. Le régime syrien avait démenti et accusé la rébellion. Selon le programme initial de désarmement, Damas devait avoir évacué 700 tonnes d'agents chimiques de catégorie 1 et 500 tonnes d'agents de catégorie 2, pour le 31 décembre et le 5 février, respectivement. Après avoir manqué les échéances de plusieurs mois, Damas s'était engagée à achever l'évacuation pour ce dimanche. Pour justifier les retards, la Syrie avait évoqué le manque de sécurité dans ce pays en guerre depuis trois ans, mais les puissances occidentales accusent Damas de ralentir volontairement le processus. Le plan de désarmement chimique de la Syrie prévoit que l'arsenal syrien soit détruit pour le 30 juin, principalement sur un navire spécialisé américain.