Unis) - La coordinatrice de l'opération de désarmement chimique en Syrie, Sigrid Kaag, a indiqué jeudi que le gouvernement syrien peut encore tenir le calendrier d'élimination de ses armes s'il reprend immédiatement ses opérations de transfert et d'évacuation. Les autorités syriennes, a-t-elle rappelé, ont indiqué dimanche dernier vouloir reprendre "dans les prochains jours" les opérations de transfert et d'évacuation, suspendues selon elles, pour des raisons de sécurité. "A condition que les opérations reprennent immédiatement, elles pourraient être menées à bien à temps", c'est-à-dire avant la date limite du 30 juin, a estimé Mme Kaag, qui coordonne l'opération conjointe de désarmement chimique en Syrie lancée par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et l'ONU. Elle a précisé que 72 conteneurs étaient prêts à être transportés au port syrien de Lattaquié au nord du pays, pour être évacués du pays et qu'avec ce transfert, 90% environ des armes chimiques auront été retirées de Syrie. Pour l'instant, a-t-elle précisé, 53,6% des armes ou composants toxiques ont été évacués ou détruits sur le territoire syrien. Pour Mme Kaag, les autorités syriennes peuvent encore tenir leurs engagements mais "cela devient de plus en plus difficile". Dans le cadre d'un accord russo-américain ayant permis d'éviter des frappes militaires américaines en Syrie, Damas s'est engagé à se débarrasser de son arsenal d'armes chimiques, d'ici au 30 juin. La Syrie, en proie à un conflit armé depuis plus de trois ans, a notamment évoqué le manque de sécurité et de matériel pour justifier des retards. Une fois les armes chimiques évacuées par le port de Lattaquié, elles sont chargées à bord d'un navire américain qui doit procéder à leur destruction par hydrolyse. Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Faisal Mekdad avait accusé récemment les groupes armés rebelles de tenter de nuire à la coopération entre le gouvernement et la mission conjointe de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), selon l'agence de presse officielle syrienne SANA. "Les terroristes et les pays qui les soutiennent poursuivent leur tentative d'entraver la coopération entre le gouvernement syrien et la mission conjointe de l'ONU-OIAC", avait déclaré M. Mekdad lors d'une rencontre avec Sigrid Kaag, dimanche dernier à Damas.