La rumeur entretenue autour de l'augmentation du prix du pain a été formellement démentie, hier par le ministre du Commerce, M.Nouredine Boukrouh. Ce dernier, s'exprimant en marge de la rencontre des présidents des chambres de commerce régionales et wilayales a déclaré que le prix du pain demeure subventionné par l'Etat. Pourtant des sources sûres ont fait état de tractations entre le ministère du Commerce et le syndicat national des boulangers concernant la révision à la hausse des prix du pain. Sur ce volet, Driouèche, membre du comité national des boulangers, contacté hier par téléphone, informe qu'une rencontre a eu lieu dimanche passé avec le département de Boukrouh. Le même interlocuteur révèle que la corporation des boulangers demande la révision du prix du pain à la hausse. Plus explicite, il déclare que le tarif de la baguette normale, fixé à 7,50 DA, peut grimper, dans deux semaines, à 10 DA. Interrogé sur les raisons de la grogne des boulangers, notre interlocuteur cite l'augmentation des prix de plusieurs produits nécessaires à la fabrication du pain. Ainsi, il indique que les tarifs de l'huile, du sucre, du gaz, de l'électricité et de l'eau ont sensiblement augmenté sur le marché algérien. Du côté du ministère du Commerce, le DG de la réglementation. précise que le prix du pain ne relève pas seulement des attributions du ministère du Commerce mais également, et surtout, des prérogatives du gouvernement. Sur ce point précis, il convient de rappeler que le prix du pain a été fixé par un décret exécutif depuis 1996. La baguette «normale» est à 7,50 DA et le pain amélioré à 8,50 DA. Le même responsable explique qu'entre 1996 et 2004, beaucoup de produits ont vu leurs prix grimper.. Aujourd'hui, à l'issue des rencontres entre les responsables du ministère et des boulangers, ces derniers proposent, selon le DG de la réglementation, le prix de 11,95 DA pour la baguette normale. Se voulant prudent, notre interlocuteur ajoute que la tutelle attend la réponse de l'Ugta pour soumettre le dossier au chef du gouvernement. Pour expliquer les raisons des discussions entre les deux parties, le DG de la réglementation indique que le prix du blé tendre est passé de 130 dollars à 220 dollars en fin 2004. Cette hausse a sensiblement influencé le marché local sachant que l'Algérie importe 60 % du blé tendre chaque année.