Interrogation Boukrouh a-t-il oui ou non donné son feu vert à une augmentation des prix ? «Pas d?augmentation du prix du pain dans l?immédiat.» C?est ce qu?a affirmé, hier, Noureddine Boukrouh, ministre du Commerce, lors d?un point de presse tenu en marge de la rencontre des 21 présidents des Chambres de commerce et d?industrie au siège de la Caci. Cette déclaration, qui vient en réponse aux dernières rumeurs qui circulent sur une éventuelle augmentation du prix du pain, n?exclut pas cependant une augmentation dans le futur. Le ministre a soutenu, en effet, qu?«un jour, c?est certain, le pain deviendra plus cher, mais demain lundi, vous l?achèterez au même prix». En nuançant sa réponse, Boukrouh ouvre le champ à toutes les spéculations. En effet, même s?il exclut une augmentation immédiate, il argumente la nécessité d?une telle démarche : «Le problème est que le pain est soutenu par l?Etat en devise, jusqu?à quand pourra-t-il le faire ?», enchaînant : «Tant que l?Etat aura les moyens de le faire, il le fera, mais un jour, il n?en aura plus les moyens.» De son côté, le syndicat des boulangers est catégorique : «La baguette de pain coûtera 12 DA à partir de janvier 2005.» Selon lui, cette décision intervient à la suite des négociations avec le ministre du Commerce après les menaces d?une grève nationale des boulangers. Ces derniers, face au risque de baisser rideau après les dernières flambées du prix du blé sur le marché international, ont fait pression sur les pouvoirs publics, au grand dam des petites bourses, pour augmenter les prix. Le syndicat des boulangers affirme que le ministre a consenti à cette augmentation à une seule condition que cette hausse se déroule en deux étapes. La première qui aura lieu en juin consiste, selon les représentants des boulangers, en une augmentation du prix de la farine pour que le coût de la baguette atteigne 9,50 DA. Et à partir de janvier, le prix de la farine se stabilisera et celui du pain augmentera de 2,40DA. Autrement dit, les Algériens achèteront leur baguette à 11,90 DA. Une question se pose d?elle-même : qui des deux parties, la tutelle ou les représentants du syndicat des boulangers, joue double jeu ? Ce qui est sûr, c?est que ni l?un ni l?autre n?arriveront avec leurs déclarations à rassurer les petites bourses qui continuent à subir la cherté de la vie et les éternelles augmentations qui leur sont imposées à chaque fois.