Les élections présidentielle et législative tunisiennes pourraient se tenir en novembre, a déclaré hier le président de l'instance électorale, Chafik Sarsar, au lendemain de l'adoption de la loi électorale par l'Assemblée constituante. «En principe, le premier tour peut se tenir, si (les législatives et la présidentielle) sont faites en même temps, en novembre (...), avec un deuxième tour fin décembre», a dit M. Sarsar à la radio privée Express FM. Les autorités tunisiennes se sont engagées à des élections générales avant la fin de l'année, mais la classe politique reste divisée sur le fait de tenir le même jour ou séparément les législatives et le premier tour de la présidentielle. Le président de l'ISIE, l'instance électorale, a expliqué cet intervalle entre les deux tours par le fait que «la loi électorale impose une période (...) pour les appels et contestations» qui, cumulée avec la reprise de la campagne électorale, peut aller jusqu'à 40 jours. La Constituante a adopté jeudi la loi électorale, trois mois après la nouvelle Constitution, érigée en exemple de transition vers la démocratie par nombre d'Etats occidentaux alors que la plupart des pays du Printemps arabe sombrent dans le chaos ou la répression. Le débat sur la loi électorale, entamé le 18 avril, a été marqué par des séances houleuses, les députés se disputant ou s'invectivant sur des sujets comme l'interdiction aux cadres du régime déchu de Ben Ali de se présenter aux élections, une proposition finalement rejetée à une voix près mercredi soir. Le texte instaure des législatives au scrutin proportionnel à un tour par circonscription, sans seuil minimal à atteindre. La présidentielle se déroulera en revanche au scrutin majoritaire à deux tours.