Les journalistes de la capitale des Hammadites s'apprêtent à célébrer aujourd'hui la Journée mondiale de la presse, cause qu'a toujours défendue le billettiste Mekbel. C'est une célébration qui s'annonce différente de toutes les précédentes en raison d'un événement de taille, objet de polémique depuis la veille du scrutin de la présidentielle, date du geste «électoraliste des autorités de wilaya». Il s'agit de l'inauguration de la stèle dédiée à l'illustre billettiste Saïd Mekbel. Revendiquée par la corporation locale depuis des années, la stèle du journaliste Saïd Mekbel a finalement pu voir le jour pour ensuite faire l'objet d'exploitation politicienne. Financé par la wilaya de Béjaïa, le bustier de «Mesmar Djeha», trône depuis quelques semaines en plein centre d'un carrefour de la ville de Béjaïa. Un fait qui n'est pas passé inaperçu, sauf que son inauguration par la wilaya, intervenue le 16 avril dernier, a été jugée inopportune par la corporation journaliste, qui se préparait bien avant déjà à une inauguration autrement plus symbolique, à savoir le jour de la célébration de la liberté d'expression pour laquelle le défunt Mekbel s'est sacrifié toute sa vie. La justice sera rendue aujourd'hui et la stèle du billettiste sera réinaugurée aujourd'hui. Elle le sera en présence de ses confrères, mais également de la société civile. Les journalistes de Béjaïa regroupés dans une association dénommée «Association des journalistes et correspondants de presse (Ajcb)» a concocté tout un programme qui sera marqué par l'inauguration de la stèle, le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt et une conférence-débat qui sera animée le même jour à 14 heures au TRB par le politologue Chafik Mesbah. Plusieurs journalistes et correspondants de presse seront honorés à l'occasion. On citera cet hommage posthume au confrère disparu Mustapha Ramdani. De son côté, la société civile se mobilise aussi pour l'événement. Tout en rejetant l'inauguration officielle par les autorités locales, entachée d'une récupération politicienne du combat du défunt «Mesmar Djeha», la société civile appelle les citoyennes et les citoyens à se réapproprier le symbole de la place «Forum Saïd Mekbel» par l'inauguration populaire de la stèle érigée à son effigie, en association avec tous les journalistes et correspondants de Béjaïa. «Nous faisons de cette date, celle de la dignité et de la fierté en condamnant avec fermeté la répression qui a touché le plus grand symbole de la Kabylie qui est le 20 avril 1980 (...) Nous appelons les citoyennes et les citoyens à exprimer leur indignation par leur présence à cette inauguration populaire», écrit le MCB de Béjaïa dans une déclaration rendue publique. «Nous réaffirmons notre combat pour les libertés démocratiques, pour le droit à l'expression et notre attachement aux valeurs de liberté contre l'obscurantisme», ajoute le MCB qui exige aussi «la récupération de l'ancien sigle amazigh pour l'ériger à nouveau sur la même placette». La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh) ne sera pas en marge de l'événement, puisqu'elle a aussi prévu une conférence-débat en son siège autour de la thématique de la liberté d'expression animée par le journaliste Belkacem Mostafaoui.