Aujourd'hui, elle dispose d'un réseau habilité à émettre des billets et composé de 250 agences réparties à travers tout le pays. 80 millions d'euros, ce n'est pas là un budget annuel d'un quelconque département ministériel ! C'est le chiffre d'affaires réalisé par la compagnie aérienne Aigle Azur que dirige un Algérien au pays de l'Hexagone. «Aigle Azur est la plus algérienne des compagnies aériennes d'origine française», a affirmé d'emblée et d'un air fier son P-DG, M.Arezki Idjerouidène, natif de Tizi Ouzou. Celui-ci a été l'invité hier du Centre de presse d'El Moudjahid lors d'une rencontre-débat autour du redéploiement de la compagnie Aigle Azur et de son programme pour la prochaine période estivale. Une rencontre rehaussée, est-il nécessaire de le noter, par la présence des représentants de l'ambassade d'Italie et de ceux de la Palestine. La présence de ces corps diplomatiques même si elle demeure symbolique, confirme, en revanche, que la compagnie Aigle Azur est de renommée inernationale. Il semble utile également de rappeler que M.Idjerouidène, en sa qualité de président du Go Fast (une entreprise que lui-même a créée en 1983), alors intéressé par l'histoire de la compagnie, décide, en 2001, de sa reprise et l'intègre dans son groupe. «Le 27 mai 2001, j'ai acheté Aigle Azur des petits-fils de son fondateur Sylvain Floirat (...). A cette époque, c'était une compagnie qui exploitait un seul avion», a-t-il déclaré à l'assistance. Ce faisant, M. Idjerouidène ouvre une brèche sur le travail de restructuration en profondeur d'Aigle Azur depuis son installation en tant que P-DG. Voulant réinsérer cette entreprise dans le paysage aéronautique français, M.Idjerouidène a jugé indispensable de la doter des moyens stratégiquement nécessaires, selon lui, pour un nouveau décollage. «Dès le premier semestre de l'année 2001, les premiers résultats étaient là, un chiffre d'affaires de 9 millions d'euros contre cinq (5) l'année précédente et une réduction des pertes ramenées à 224.000 euros alors qu'elles étaient à 85.000 euros pour l'année 2000», a souligné l'orateur. La progression ira ainsi crescendo au fil des exercices, puisque pour 2003/2004 c'est autour de 80 millions d'euros que va graviter le chiffre d'affaires. Selon l'orateur, Aigle Azur s'était fixé, par ailleurs, et dès l'année 2001, l'objectif d'obtenir le statut de compagnie régulière en Algérie. Un premier objectif devenu vite une réalité puisque en mars 2003, cette compagnie aérienne recevait son autorisation d'exploiter au départ de Paris et des aéroports de province, des services réguliers de transport de passagers vers l'Algérie. Aujourd'hui et selon M. Idjerouidène, la compagnie Aigle Azur dispose d'un réseau habilité à émettre des billets et composé de 250 agences réparties à travers tout le pays. Aussi, cette compagnie est équipée de deux agences centrales, l'une à Alger et l'autre inaugurée récemment à Azazga (Tizi Ouzou). Néanmoins, le P-DG d'Aigle Azur a mis l'accent sur la nécessité de développement des lignes intérieures du pays. «La concrétisation d'une telle ambition exige des combinaisons des tarifs répondant aux besoins de ces mêmes lignes», a-t-il renchéri. Ainsi, ces tarifs sont fixés par les autorités publiques, et Aigle Azur «a choisi d'agir non sur le terrain de la concurrence, mais bien dans un esprit de saine compétition», a ajouté M.Idjerouidène. D'ailleurs, à une question sur une baisse des tarifs de la compagnie nationale Air Algérie, l'orateur répondra par la négative. «C'est simplement d'anciens tarifs que la compagnie Air Algérie veut réactualiser», a-t-il dit. Du côté de la compagnie Aigle Azur, il n'y aura point de baisse des tarifs, notamment en cette période estivale. Cela s'explique, argumente, M.Idjerouidène, par le fait que «durant la saison d'hiver, le remplissage des avions est médiocre, et c'est en été que ces mêmes pertes sont récupérables». La saison estivale est sans doute la période la plus importante de l'année. Pour l'été 2004, Aigle Azur a élaboré un programme en nette progression par rapport à 2003 à la fois en nombre de fréquences, 58 par semaine, et de sièges proposés, environ 220.000 pour la saison.