La « plus algérienne des sociétés françaises », la compagnie aérienne est installée sur 3200 m2 à Tremblay en France, dans le département de la Seine-Saint-Denis. Aigle Azur y côtoie deux autres sociétés, l'entreprise mère, Go Fast et Go Fast Travel. Créée en 1946, Aigle Azur qui a été reprise en 2001 par Go Fast se développe progressivement, mais sûrement.. Aigle Azur compte 330 employés en France et 80 en Algérie. A ces personnels, il faut ajouter 150 personnes recrutées pour les besoins de l'activité estivale. Sur 8 femmes pilotes, 3 sont commandant de bord. Aigle Azur a démarré sur le mode charters. Aujourd'hui, 40% de ses activités sont des vols réguliers et 60% des vols charters. L'activité charters est déployée sur le bassin méditerranéen (Italie, Espagne, Turquie, Egypte, Maroc, Tunisie) depuis de nombreuses villes de France. De nouvelles lignes régulières et de charters sur le Maroc et la Tunisie doivent être ouvertes dans les prochains jours. Le Maroc sera desservi à partir du mois d'avril par des vols réguliers : Marrakech, Oujda, Agadir ainsi que la Tunisie. Tunis sera desservie depuis Paris par 4 vols/semaine, Paris-Monastir à raison de trois vols par semaine, Paris-Djerba, trois vols par semaine. La ligne Paris-Tozeur sera ouverte ce jeudi. L'Algérie, destination-pivot La saison estivale en direction de l'Algérie a commencé ce dimanche, 27 mars. Toutes les lignes desservant l'Algérie sont renforcées, sans compter les vols supplémentaires : 4 fréquences quotidiennes Paris-Alger, Paris-Oran devient quotidien, Béjaïa sera desservie 5 fois par semaine depuis Paris... Le nombre de sièges offerts pour cet été est de 450 000. Un quota de vols supplémentaires peut être déclenché en fonction de la demande. Deux nouvelles lignes seront ouvertes : Bordeaux-Alger à raison de deux à trois vols par semaine, ainsi que Paris-Batna dès cet été. Plusieurs villes algériennes sont déjà desservies au départ de Paris, Lille, Lyon, Marseille, Mulhouse vers Tamanrasset et Djanet (2 vols hebdomadaires) ; la demande augmente. Avec la béatification du père de Foucault, une forte poussée est à prévoir. En 2004, plus de 300 000 passagers ont été transportés par Aigle Azur entre la France et l'Algérie durant les trois mois d'été, et 900 000 pour toute l'année. « Dès février 2004, on a su que l'année allait être exceptionnelle. L'année 2005 restera forte », souligne Arezki Idjerouidène. Vers l'Algérie, destination-pivot de la compagnie Aigle Azur, « il n'y a pas que les lignes rentables qui nous intéressent, il y a une présence que nous voulons assurer en tant que compagnie citoyenne », affirme M. Idjerouidène, faisant référence à la nouvelle ligne Paris-Batna. Et à l'adresse d'Air Algérie, il dira que la compagnie nationale algérienne « a beaucoup de mérite, la tâche est plus facile pour nous. Air Algérie a une obligation de service public ». Aigle Azur a signé avec Air Algérie des accords d'assistance mutuelle aux escales, d'interchangeabilité des billets (avec le même billet un voyageur peut se déplacer de l'une ou l'autre compagnie. Aigle Azur dispose d'une base de maintenance en Algérie bénéficiant des agréments nécessaires. Elle est assistée au sol par Air Algérie. Un état de santé financière « excellent » Aigle Azur n'envisage pas de rapprochement, pour l'heure, avec d'autres compagnies. « Si un rapprochement doit se faire, cela se réalisera par une occasion. Je ne peux rien exclure mais ce n'est pas d'actualité », précise Arezki Idjerouidène. Par contre, dans le domaine du maritime, Go Fast est intéressée par des sociétés de service annexes à la CNAN. L'état de santé financière d'Aigle Azur est « excellent », selon son PDG. « C'est une compagnie qui fonctionne, qui gagne de l'argent et qui dispose d'une trésorerie abondante. » En 2001, le chiffre d'affaires de la compagnie aérienne était de 5 millions d'euros pour un résultat négatif de 850 000 euros. Après 6 mois d'exploitation, le chiffre d'affaires est passé à 9 millions d'euros. L'an dernier, le résultat net était de 2 M 300 000 euros. En 2005 le chiffre d'affaires est de 124 millions d'euros. Des deux Boeing des débuts, la compagnie aérienne compte aujourd'hui six appareils. Sa flotte de Boeing sera entièrement remplacée par des airbus en octobre 2005. Les appareils airbus , des 321 notamment, sont adaptés aux destinations desservies par la compagnie, affirme son PDG. La compagnie dispose de services tels que l'assurance-qualité, la sûreté, les affaires aériennes, le suivi administratif de la technique, le planning et la régulation des équipages, une salle de formation théorique au sol, les opérations. Ce dernier service, le cœur d'une compagnie aérienne, fonctionne H24 (3 fois 8). Il est animé par une quinzaine de personnes. Dans ce service sont préparés les dossiers de vol : carburant, météo, route à suivre et le suivi de ces vols. Le coefficient de satisfaction ou d'insatisfaction des clients est exprimé en direct à l'embarquement et au débarquement. Un rapport rédigé par le service commercial et par le commandant de bord est transmis aux services concernés. « C'est normal que les gens n'expriment pas leur satisfaction parce que c'est normal que le service qui leur est proposé soit correct, que l'avion soit ponctuel », souligne le directeur commercial. Les billets d'avion sont vendus dans des agences de voyage. L'ouverture de la vente en Europe et au Canada se fera à partir d'avril prochain. Les réservations non honorées constituent un casse-tête. Celles-ci représentent une perte qui se chiffre en millions d'euros. Une compagnie citoyenne « Quel que soit l'événement, nous, nous sommes présents avant que l'on nous fasse appel. Nous faisons des choses qui ne se voient pas », affirme Arezki Idjerouidène. Dans le département de la Seine-Saint-Denis, des associations de jeunes issus de l'immigration sont soutenues. Une fondation Aigle Azur pourrait voir le jour pour soutenir des projets caritatifs entre la France et l'Algérie, d'insertion socioprofessionnelle, notamment. Un accord a été passé avec la FAF. « Le président de la FAF m'avait fait part des difficultés à transporter de France vers l'Algérie des joueurs de football évoluant dans des clubs français », souligne le PDG d'Aigle Azur. En matière de communication, « nous ne cherchons pas à communiquer pour communiquer, mais nous communiquons là où c'est utile », précise Arezki Idjerouidène en réponse à la discrétion d'Aigle Azur et de son PDG surtout. « L'an dernier, nous avons travaillé avec la télévision algérienne, nous sommes présents dans le milieu associatif, les médias communautaires...). »