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"Mes oeuvres sont inspirées des phénomènes naturels"
HASSIBA HAFIZ DEVOILE SA PASSION ARTISTIQUE À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 13 - 05 - 2014

Hassiba Hafiz lors de sa dernière exposition à la galerie Ezzouart
Dans le monde de l'art algérien, il y a toujours de nouvelles couleurs qui éclosent et l'une des révélations artistiques de cette année, c'est l'artiste Hassiba Hafiz, une femme à la grande sensibilité, passionnée de peinture et de géologie, qui peint ses oeuvres comme une manifestation naturelle.
Ses peintures débutent par une idée concrète longuement mûrie. Elle collecte des informations diverses puis procède aux esquisses, ensuite commence le véritable travail, peindre. Au fur et à mesure, des éléments peuvent se surajouter au gré de l'inspiration, qui ne contrarieront pas son idée initiale. Vivant entre Londres et Alger, Mme Hafiz a exposé dans plusieurs galeries dans la ville royale, comme The Robert Philips gallery Riverhouse, The Bowman Gallery, The Chelsea Art Society ou encore Jersey Gallery Osterley park house et la dernière fois qu'elle a installé son chevalet dans Alger la Blanche, c'était à l'occasion d'une exposition personnelle à Ezzouart, la nouvelle galerie installée au centre commercial de Bab Ezzouar.
Mme Hafiz a bien voulu nous accorder ce qui peut être considéré comme sa première grande interview. Entretien avec une artiste à l'âme sensible et à l'inspiration féerique et débordante.
L'Expression: Peut-on connaître un peu, Mme Hafiz, votre parcours artistique?
Hassiba Hafiz: J'ai fait mes études en Angleterre, donc j'ai fait une école d'art pendant cinq années, je me suis initiée à tous les styles: le figuratif, l'abstrait, l'impressionnisme et puis après j'ai commencé à travailler seule, à partir de 2004. J'ai fait ma première exposition en Algérie avec Mme Guelimi à la galerie Dar El Kenz. C'était à Sidi Fredj et une seconde exposition, c'était en 2011, à la galerie de l'hôtel El Djazaïr et tout récemment à la galerie Ezzouart au centre commercial de Bab Ezzouar. En Angleterre où je réside, j'ai fait partie de deux groupes d'artistes, nous exposons une fois par an dans des galeries très différentes. J'ai exposé également avec des galeries privées et sur Internet.
Mon thème a toujours été de peindre la nature et ses phénomènes naturels, donc j'ai exploré à travers toutes ses années, l'érosion, les sables mouvants, le vieillissement, les volcans, tout ce qui caractérise les phénomènes naturels qui nous entourent, pour diverses raisons.
Dans votre dernière exposition vous avez surtout peint des portes, que ce soit des portes de la Casbah ou des portes universelles, pourquoi ce choix?
Les portes ont toujours suscité en moi: curiosité et fascination. Je vais à leur rencontre attirée par leur valeur esthétique (couleur, style...) et leur aspect symbolique. J'associe la porte au mystère et à l'inconnu car que se cache-t-il derrière une porte...Familières dans les habitations, plus impressionnantes dans les lieux de culte ou dans les palais, elles invitent au passage dans le monde sacré. La symbolique de la porte est très forte car l'ouvrir est pénétrer dans le connu et l'énigmatique, accueillir la lumière et palper les ténèbres, c'est aussi se projeter dans le surnaturel.
La porte indique un passage, en interdit ou en incite l'accès. Elle peut s'ouvrir sur une énigme et établir la connexion possible entre le monde ordinaire et celui du mystère. La partie la plus fascinante dans une porte est le seuil. En franchissant le seuil d'une porte nous pénétrons déjà dans le mysticisme et la spiritualité. Voyage dans l'univers avec toute sa splendeur, sa complexité et son mystère, l'univers chargé d'éléments non encore élucidés devant lesquels nous restons émerveillés. L'univers, les seuils des portes sont une énigme pour moi. Leur intérêt suscite en moi dynamisme et action. Me plonger dans ce type de réflexion me comble et me rassure.
En tant qu'artiste algérienne qui vit à Londres et qui expose souvent en Angleterre, est-ce que vous pensez que l'artiste algérien n'expose pas assez à l'étranger?
Je pense que tout doit se faire à partir de l'Algérie, une association ou organisation pour exporter l'art de l'artiste algérien que ça soit la peinture, la photo ou la sculpture.
Enfin, j'imagine que cela doit se faire à partir d'ici. Ce n'est pas aux étrangers ou aux galeries étrangères à venir chercher des talents ou des artistes algériens.
Il y a parfois des Salons internationaux de l'art, qui offrent une opportunité pour les Algériens. Jai assisté dernièrement à Londres à un Salon international, où il y avait des pays européens et quelques pays arabes et musulmans comme le Liban et l'Iran, mais il n'y avait pas des pays du Maghreb.
Vous n'avez pas tenté de participer à cette exposition?
Non, j'étais là-bas comme simple visiteuse. Vous savez, je suis une artiste simple qui ne représente que moi-même. Je suis nouvelle dans ce monde artistique. Je me fais mon petit chemin d'artiste. Je me fais connaître ici en Algérie. Je commence aussi à découvrir d'autres peintres algériens, par le biais de ces expositions et par le biais de Facebook, parce qu'il y a quelques années, je ne connaissais personne. Donc, moi aussi j'ai fait l'effort d'aller vers eux et de créer une espèce de lien d'amitié, on se rencontre et débat des techniques d'art mais ça reste très précoce.
Il y a beaucoup de travail à faire, mais comme je l'ai dit, il faut une organisation où sont rassemblés tous les artistes comme dans tous les pays, j'imagine.
Et pourtant, les étrangers sont les plus grands acheteurs de tableaux d'art algériens, alors qu'en revanche les Algériens ne sont pas portés sur l'art.
On n'a pas encore cette culture de l'art, il faut laisser le temps aux Algériens d'acquérir cet intérêt de l'art et qu'il entre dans la vie de tous les jours, comme tout le reste et cela se fait avec le temps.
Déjà, il y a un progrès. Il y a quelques années, il n'y avait que quelques galeries, alors que maintenant il y a des galeries privées qui ouvrent un petit peu partout. Donc, je suppose qu'il y a une demande, il y a un marché qui est en train de s'installer.
Quand on parle de l'art algérien on a tendance à dire que les tableaux se vendent à cause des reproductions des images du Sud, de la Casbah ou encore de la vie traditionnelle algérienne, mais jamais des oeuvres abstraites ou impressionnistes algériennes, pourquoi?
Moi, je pense et je n'ai pas la réponse à tout, mais c'est dû, j'imagine, à l'intérêt des étrangers pour la culture algérienne. Il faut se mettre à la place d'un étranger quand il vient en Algérie et qu'il souhaite acheter un tableau d'un artiste algérien, automatiquement il va prendre quelque chose qui représente le pays et son patrimoine culturel, parce que si il doit acheter de l'art abstrait, il préfère acheter un tableau en Europe. Mais quand il est ici c'est clair, il va chercher des tableaux qui illustrent le grand Sud, la Casbah ou qui représente réellement la culture algérienne.
Un Algérien n'est pas encore porté vers l'abstrait, moi par exemple quand j'expose une oeuvre abstraite et on explique au visiteur, il prend un peu de recul et essaye de comprendre.
Parfois, peut-être il arrivera à saisir le sens. Si il l'aime bien sûr, par la couleur, par la composition et par la texture, il faut quelque chose qui l'attire, donc il faut comprendre la peinture et il faut que ça plaise et que ça attire la personne et si on arrive à faire la combinaison des deux, il n'y a plus de raison que les gens n'aillent pas vers l'abstrait. C'est vrai que ce n'est pas très répandu mais il y a un effort qui a été fait, surtout chez les jeunes.
En tant qu'artiste, quelles sont les artistes algériens qui vous ont marquée?
J'aime beaucoup Laraba, mais aussi Guita, j'aime également Bourdine qui met souvent l'image de sa famille avec de belles couleurs. J'ai aussi découvert un autre artiste que j'ai reçu à la galerie Ezzouart, M.Abderrahmane Chaouane qui réalise de très très belles peintures dans le figuratif, c'est un autodidacte. D'ailleurs, il a commencé très jeune, il allait dans les musées et reproduisait les tableaux des grands maîtres européens et des orientalistes.
Quand j'ai découvert son art sur Facebook, j'ai vu d'ailleurs que son style et sa façon de peindre ressemblent beaucoup à ceux des peintres européens. Et ça, ce n'est pas évident, parce qu'un peintre algérien possède un style qu'on reconnaît parmi d'autres eh bien, M.Chaouane, non. On a l'impression que c'est un Européen qui peint les scènes de l'Algérie, c'est un monsieur très simple et d'une grande sensibilité.
Et chez les artistes étrangers quelles sont vos références?
Quand j'étais au collège et je faisais mes études d'art, j'étais impressionnée par les surréalistes. J'ai adoré Salvador Dali et donc c'est pour ça que je me suis orientée vers l'abstrait, vers le surnaturel et le mysticisme, parce que j'étais imprégnée par ce style de peinture, mais j'aime beaucoup les impressionnistes, en tant que personne je n'aime pas trop le figuratif.
La photo-peinture, ne m'intéresse pas, j'aime plutôt l'abstrait et j'aime beaucoup de peintres qui optent pour ce genre, la liste est interminable. J'ai été imprégnée par différents styles, différentes influences de chez nous et de l'étranger.
Quels sont vos projets pour le futur?
Je vais explorer autre chose mais en m'inspirant toujours des phénomènes de la nature.
D'ailleurs, j'ai commencé à peindre un site volcanique en Ethiopie, où il y a un lac salin et ce site géologique a donné formation, avec la présence de sel, de minéraux, des couleurs surréelles, avec des paysages fantastiques et c'est ce que je suis en train de faire en ce moment. Je fais une thématique que j'explore au maximum.
On vient d'avoir une nouvelle ministre de la Culture, est-ce que c'est bien d'avoir une femme ministre?
Moi, je vous dis franchement, je ne suis pas quelqu'un de sexiste, ce qui importe pour moi c'est la compétence, l'ouverture d'esprit, et son bagage, maintenant que ça soit un homme ou une femme, ça n'a pas de différence pour moi. Ce qui est important, c'est que la personne apporte quelque chose au secteur.


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