«La couleur dans tous ses éclats» est le thème de cette expo qui se tient jusqu'au 5 mars. «Comme de coutume, nous faisons appel à des artistes confirmés et d'autres en herbe. On procède toujours à des sortes de duos d'art. Les artistes confirmés boostent et encouragent quelque part les jeunes artistes. Il y a tous les courants, on va de l'abstrait au figuratif, en passant par la miniature et la calligraphie. C'est dans l'esprit de la galerie de réunir ces artistes de tout genre. On essaie d'établir un espace d'expression que le centre de Bab Ezzouar leur offre gracieusement, faut-il le souligner. Un espace d'échange d'idées et de comparaison de peintures.» nous fera remarquer Mme Negaz, l'animatrice de cet espace et organisatrice des expositions d'art qui se tiennent au niveau du Centre commercial et de loisir, de Bab Ezzouar. Et de souligner: «L'expo est ouverte jusqu'au 5 mars. Juste après, on passe à une expo de 20 femmes à l'occasion du 8 Mars.». Rencontré sur les lieux, M.Belhoua Menouer voue une attirance pour le semi-figuratif. Mon meilleur compagnon est l'un des six tableaux qu'il a exposés. Utilisant la peinture à l'huile au couteau, l'artiste articule sa peinture autour de la femme et ses souffrances au quotidien, une à l'envers et l'autre à l'endroit sont discernables. «A chaque fois qu'elle tente sa chance, elle ne réussit pas. Elle préfère vivre avec un animal qu'avec un homme» confie-t-il. Avec plusieurs expos au compteur, il nous confie: «La peinture me permet d'aller mieux.» Pour sa part, Kitawaonya Joe du CongoKinshasa utilise dans ses tableaux Vraie conjugaison africaine et Le melkoutb le style semi-abstrait pour peindre la femme qui souffre aussi dans le monde. Pour notre jeune artiste, issu de l'Ecole des beaux-arts d'Alger et ayant déjà signé les illustrations murales du boulevard des martyrs, «la femme est la matrice, car si dieu créa le monde, c'est la femme qui donne naissance à l'homme». Notre artiste dépeint ainsi la femme entourée de signes ou alphabets arabes, dans des couleurs ocres pour rappeler à notre mémoire la terre africaine et les tensions qui entourent ce continent. Sa démarche consiste à «africaniser sa peinture» sans pour autant se départir d'une forme d'expression assez originale. Dans un autre registre, Hafiane Abderrazak de Biskra s'attelle au figuratif pour arborer fièrement la beauté de cette ville à travers ses animaux, le chameau en l'occurrence et la beauté des filles. Si la peinture en elle-même est académique et relève du classique, le fond épouse la forme pour apporter une touche nouvelle, moderne, autrement l'encadrement qui entoure le tableau initial où le sujet à l'intérieur relève du travail artisanal et esthétique à la fois. Le tout forme l'oeuvre. Notons que l'artiste est de formation designer. Ceci explique cela. Pour sa part, Mme Boumerdassi Samira, médecin mais aussi artiste-peintre et nouvelliste expose un tableau aux relents abstraits où domine la couleur bleu acrylique, rehaussée de symboles du tapis, des signes du patrimonie cher à pas mal d'artistes algériens de l'ancienne et aussi de la nouvelle génération de peintres. Mme Boumerdassi aime aussi la miniature et elle le fait savoir dans une autre oeuvre au milieu de laquelle trône une jolie princesse. Bellal Nawal, quant à elle, se plait à peindre les derwichs tourneurs et évoquer la musique mystique. «Elle me procure une certaine sérénité et un équilibre intérieur.» Bellal Nawel expose depuis 1998 et a à son actif plusieurs expositions ici et à l'étranger dont Genève, l'ONU. Elle est, par ailleurs, détentrice du Prix Aïcha Haddad, une dame qu'elle a rencontrée jadis. Elle se rapelle de ses mots et en comprend aujourd'hui la signification. «Vous avez ce qu'il faut pour réussir et évoluer.» Daoudi Amel expose à travers son triptyque d'installation en bois et autres matériaux de récupération est sa vision en faveur de l'environnement. Des couleurs automnales sont là, rehaussant cette belle installation à laquelle fait face un autre superbe tableau décliné en longueur sur lequel on peut admirer «Ayat El Kourssi» écrite en lettres d'or. Un véritable ravissement pour le regard signé Zizi Djaâfar. La nature est déclinée de plusieurs façons. Dans un genre impressionniste, Azizi Lila peint le paysage de sa région, Sidi Aïch, tandis que dans un genre plus naïf, la nature d'Azzefoun est reflétée dans les tableaux de Boukoura Samir, un homme de 80 ans qui se plaît à peindre la cueillette des olives, mais aussi la baie et le port d'Alger. Des peintures, une explosion de couleurs et une multitude de genres, voilà ce que le public pourra apprécier dans cette galerie située au premier étage du Centre commercial de Bab Ezzouar.