Le Parti des travailleurs espère un recul dans les positions du gouvernement relatives principalement au refus d'organiser une conférence nationale, et de mettre en oeuvre des mécanismes pour la réconciliation nationale. Ces positions exprimées par le chef du gouvernement devant les députés de l'APN, vont, selon la porte- parole du parti, Mme Louisa Hanoune «à contre- courant des engagements pris par le président devant le peuple». Le PT se dit, au lendemain de la réunion ordinaire de son conseil central, «inquiet et surpris» par les réponses d'Ouyahia. Mais le parti reste confiant. «Les politiques en Algérie nous ont habitués à des revirements dans les positions.» «N'est-ce pas ce même Ouyahia qui avait défié les députés en 1997 de prouver un cas de disparition, qui parle aujourd'hui de l'urgence de trouver une solution à cette crise», a déclaré Louisa Hanoune hier dans une conférence de presse tenue au niveau du centre familial de la mutuelle des travailleurs à Zéralda. Le PT compte aussi sur ce qui prend aujourd'hui les allures d'assurances qu'aurait reçues Louisa Hanoune de la part du président Bouteflika à la veille du scrutin du 8 avril. «Nous avons exposé au président Bouteflika, à la veille de la présidentielle nos points de vue sur lesdites questions. A l'époque nous n'avons entendu aucun refus.» Un engagement qui été déterminant dans la décision de cette formation de prendre part à la présidentielle. Un mois après, le PT ne regrette rien et persiste à penser que ce scrutin a protégé le pays du chaos. «Nous avons pris part à ce rendez-vous pour être à côté du peuple. Nous estimons avoir assumé pleinement nos responsabilités.» Parmi les premiers «dividendes» de cette position, l'oratrice insiste sur l'ouverture de 87 nouvelles sections à travers le pays, et un «nombre de plus en plus important d'adhérents.» Louisa Hanoune rebondit sur le programme du gouvernement, l'un des point débattus jeudi dans la réunion du conseil central. Elle soulève le décalage entre le texte remis au député et le discours du chef du gouvernement. S'agit-il d'un changement de dernière minute et pour quelle motivation ? s'interroge-t-elle. «Certes, précise-t-elle, le programme contient des points positifs que nous avons salués», citant à ce sujet les programmes de logement et d'emploi, mais conteste l'absence de clarté sur les aspects clefs, relatifs à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, la ratification de l'accord d'association avec l'Union européenne, les privatisations, le dossier des hydrocarbures, le code de la famille. «Des lacunes» qui laissent le doute sur les intentions du gouvernement.