Le parti d'El Islah rêve de rééditer le coup de l'interdiction d'importation de boissons alcoolisées. Par l'intermédiaire de son député à l'APN, Abelghafour Saâdi, le parti El Islah transfère son combat contre la réforme de l'école au sein de l'institution législative. Ainsi, dans une proposition de motion déposée sur le bureau de Amar Saïdani, le député Saâdi estime dans le document rendu public hier qu'il faut «revenir sur la décision de suppression de la filière sciences islamiques du cycle de l'enseignement secondaire, à cause des retombées négatives qu'une telle décision a sur l'avenir des enfants». Enrobant cette revendication dans une série de propositions de motions traitant de la réconciliation nationale et d'autres sujets en rapport avec le dialogue avec les enseignants du secondaire ou alors la nécessité de renforcer la lutte contre la corruption, il est évident que l'objectif premier du parti de Abdallah Djaballah est de porter la bataille de l'école à l'APN, estimant sans doute avoir assez de poids au sein de l'hémicycle sur cette question précisément. En effet, avec les positions franchement hostiles à la réforme développées par le MSP (lire l'article de Mohamed Abdoun) et le manque manifeste de discipline parlementaire dans les rangs du FLN, El Islah rêve de rééditer le coup de l'interdiction d'importation de boissons alcoolisées, amendement à la loi de Finances, qu'il a réussi à faire passer dans une conjoncture, on s'en souvient assez particulière. Ainsi, loin de s'avouer vaincue, la formation islamiste de Djaballah entend encore une fois profiter de l'ambiance quelque peu électrique qui règne à l'APN au lendemain des empoignades verbales entre le RND et le FLN autour du bilan du gouvernement, pour torpiller une disposition contenue dans le projet de réforme de l'institution éducative nationale. Le député Abdelghafour Saâdi, auteur de la proposition de motion, est d'ores et déjà soutenu par deux groupes parlementaires et espère convaincre «les électrons libres» du FLN qui, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec une position idéologique de principe, pourraient être amenés à soutenir la démarche et partant, mettre à mal le ministre de l'Education nationale qui se trouve être fortement appuyé par le chef du gouvernement. Lors de son dernier passage devant les députés, Ahmed Ouyahia a clairement affirmé la volonté de l'Etat de ne pas reculer devant une quelconque pression.