Les partenaires sociaux se disent prêts à renoncer à la protestation pour peu que les PV signés avec la tutelle et la Fonction publique soient concrétisés. "Je demande aux partenaires sociaux d'être responsables et de ne pas nous occuper par des grèves. Vous avez ma parole que des efforts seront fournis pour trouver des solutions et un dialogue sera ouvert. Mais ne rajoutez pas de l'huile sur le feu." C'est le premier message franc et sincère lancé par la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, en direction des syndicats du secteur lors des travaux de la conférence des directeurs de l'éducation. Mme Benghebrit a largement insisté sur l'implication de tous ses partenaires dans les efforts de son département pour redonner à l'école algérienne un second souffle. Une mission subordonnée à ses yeux à la formation continue, à la refonte pédagogique et à la gouvernance. Des réactions mitigées ont été affichées par les premiers responsables des syndicats présents à la conférence. "Mon impression est positive à partir du moment où la ministre parle de refonte pédagogique. Chose que nous n'avons pas entendue depuis longtemps. Deuxième chose, elle va dans le sens qu'on a souhaité, évaluer le plus rapidement possible la réforme de l'éducation pour déterminer les causes de tout le marasme dans lequel nous vivons aujourd'hui dans l'éducation." Meziane Meriane citera, notamment, le fameux seuil des programmes qui "envenime l'éducation chaque année que Dieu fait" et qui, selon lui, n'est pas la résultante des grèves. Preuve en est que "le seuil a été appliqué en 2012-2013 alors qu'aucune journée de grève" n'a paralysé les établissements, mais les candidats sont sortis dans la rue et l'ont réclamé. Pour ce qui est de l'appel à la responsabilité lancé par la ministre, Meriane répond : "Nous avons été tout le temps responsables, mais lorsque les problèmes perdurent et que les solutions ne viennent pas, automatiquement ça éclate quelque part et une grève est décrétée." Il ajoutera que "lorsque des négociations sont lancées, un calendrier doit être établi pour fixer les échéanciers et là, nous allons montrer que nous sommes responsables". Impression positive également du côté du Cnapest. "Nous avons de la chance d'avoir comme ministre une enseignante qui a fait de la recherche. Ce qui m'a le plus impressionné, c'est qu'elle a axé sur la bonne gouvernance." Nouar Larbi ajoute que "la ministre devrait remettre de l'ordre dans son département et c'est ainsi que les grèves qui sont provoquées par des cadres incompétents cesseront". Le chargé de communication de l'Unpef soulignera, quant à lui, que "nous rassurons la ministre et lui disons que nous faisons preuve de responsabilité. Il n'y aura aucune grève, mais à condition d'appliquer à la lettre les PV signés avec la Fonction publique et la tutelle. Des engagements doivent être concrétisés sur le terrain, à commencer par les plus urgentes, notamment celles relatives à l'intégration de certains corps. La révision du statut particulier n'est pas urgente". Messaoud Amraoui a tenu à lancer un appel à la tutelle pour rendre justice aux candidats de Ghardaïa en facilitant les sujets du baccalauréat. Peu convaincu non pas de la prestation et de la compétence de Benghebrit, le responsable du Satef estime que "la réforme du système est une décision politique. Sans la volonté politique, la ministre ne pourra rien faire". De son côté, le premier responsable du syndicat des corps communs et des ouvriers professionnels (SNCCOPEN) regrettera le fait que le personnel pédagogique soit toujours prioritaire. "Les corps communs et ouvriers professionnels sont lésés et ne touchent même pas l'indemnité d'encadrement des examens officiels. Nous espérons que la ministre puisse aussi ouvrir ce dossier", nous dit Ali Bahari. Espérons, enfin, que la réforme pédagogique prime sur la revendication sociale, car il y va de l'avenir du pays. M B Nom Adresse email