Une année, jour pour jour, après le tremblement de terre qui a secoué la région montagneuse de Beni Ourtilane, rien ne présage encore de la prise en charge effective des sinistrés. A l'instar des autres villages de la Kabylie, Beni Ourtilane est perché sur un relief montagneux accidenté offrant ainsi un décor naturel embellissant la région. Le chef-lieu de la daïra se situe à 90km du chef lieu de la wilaya auquel il est rattaché depuis le dernier découpage administratif de 1984. Le tissu architectural et urbanistique se caractérise par la prédominance des bâtisses individuelles éparpillées sur les flancs des collines. Contrairement à El Djemaâ, chef-lieu de la daïra, aux villages les plus reculés de la région, hormis quelques bâtisses récemment construites, les villageois habitent encore de vieilles maisons construites en pierre et argile ou en terre cuite. Dès notre arrivée à Beni Ourtilane- Centre, le siège de l'APC attire notre regard. Les couloirs de cette institution sont plus animés depuis la catastrophe qui a frappé la région. Des queues formées de sinistrés défilent quasiment chaque jour, notamment les jours de réception - réservés à l'enregistrement des doléances des citoyens - pour réclamer les aides promises. Le nombre de 750 aides retenu par les pouvoirs publics reste en deçà des besoins réels, et ce, vu le nombre très important des cas de sinistrés qui demeurent, à ce jour, non recensés par les CTC. Les autorités municipales ne savent quoi faire ; elles assistent impuissantes à la détresse de leurs administrés. La démission est l'ultime secours pour M.Bellalla Mokhtar, président de l'APC de Beni Ourtilane, il en est de même pour ses collègues de Beni Mouhli et Beni Chebana. En effet, depuis le 10 novembre 2000, date du tremblement de terre, M.Bellala a posé plusieurs fois sa démission et est revenu sur sa décision devant les sollicitations de la population qui l'a élu.