Le colonel de l'ANP à la retraite, Aïssa Bazine, a interpellé le Premier ministre sur la dégradation inquiétante de la situation sécuritaire dans la wilaya de Ghardaïa. La vallée du M'zab va mal. Cette partie de l'Algérie vient de basculer encore une fois dans la violence. En effet, des affrontements ont éclaté, avant-hier, entre les deux communautés mozabite et chaâmbie à Mlika dans la wilaya de Ghardaïa. «Ce sont les premières escarmouches depuis l'élection présidentielle. Elles ont eu lieu après la prière du Maghreb», a-t-on appris de Ahmed Baba Moussa, membre de la Cellule de suivi et de coordination des événements de Ghardaïa. Les services de sécurité ont pu maîtriser la situation même si des tensions persistent. Devant cette convulsion qui frappe cette wilaya qui a été le théâtre, pendant près de quatre mois, de violents affrontements intercommunautaires, des représentants de la société civile mozabite ont tenu un sit-in dans l'après-midi d'hier, dans la capitale, devant la Grande-Poste. Encore une fois, ces représentants mozabites dénoncent la situation sécuritaire chaotique qui règne actuellement dans la vallée du M'zab. Les organisateurs de ce sit-in tiennent à relever l'absence quasi totale de la sécurité dans la ville de Ghardaïa et dans d'autres communes et daïras. Ils mettent en avant le fait que de nombreux habitants subissent une violence quotidienne de bandes de criminels qui font la loi dans la vallée. Ces représentants de la société civile de Ghardaïa veulent pour la énième fois, à travers cette action, interpeller les plus hautes autorités du pays sur ce qui se passe actuellement dans leur wilaya. Les représentants de la société civile de la vallée du M'zab, dans leurs appels, s'interrogent sur «l'absence sur le terrain des représentants de l'Etat pour faire régner l'ordre républicain, assurer la sécurité des populations locales et imposer le respect de la loi». Il est notamment dénoncé «des pillages de maisons, de commerces, de productions agricoles et de bétail dont sont victimes de nombreux habitants». Ces derniers qualifient de «passifs» les responsables à tous les niveaux. «Où sont les solutions promises que vous nous avez pro- mises, M. Sellal? Où est la main de fer, M. Belaïz? Où est l'Etat de droit, M.Hamel? Où est l'autorité de l'Etat, M.Bousteïla? Où sont vos troupes, M.Gaïd-Salah?», lit-on dans leur appel. Selon eux, les événements de Ghardaïa ont mis à nu «l'incapacité de l'Etat à garantir la sécurité et la protection des citoyens, pourtant consacrées par la Constitution». Au même moment, un colonel de l'ANP à la retraite, Aïssa Bazine, a interpellé le Premier ministre Abdelmalek Sellal sur la dégradation inquiétante de la situation sécuritaire dans la wilaya de Ghardaïa. Cet officier à la retraite, qui dirige actuellement le comité de vigilance du M'zab, tire la sonnette d'alarme sur les graves menaces qui pèsent sur la population. Dans une lettre adressée au Premier ministre, Aïssa Bazine fait un état des lieux et met en avant l'insécurité qui touche certaines zones où les habitants n'arrivent plus à circuler librement ou vaquer à leurs affaires quotidiennes sans courir de risques pour leur intégrité physique et morale. L'auteur de la lettre parle de dizaines de zones «chaudes» où les habitants ne peuvent plus sortir de chez eux «sans risquer leur peau».