Après quelques semaines d'apaisement, les échauffourées ont repris dans la vallée du M'Zab, et ce, malgré les mesures sécuritaires mises en place depuis les derniers actes de violences. Les affrontements entre groupes de jeunes dans le quartier de Chaâbat Nichen ont, en effet, repris depuis la soirée de samedi et se sont propagés aux quartiers Aïn Lobo et Belghenem. A l'origine de ce nouvel épisode de heurts entre les deux populations rivales, des provocations dont a fait l'objet la communauté mozabite depuis plusieurs jours, selon les témoignages des adhérents à la Cellule de crise et de suivi (CCS) mise en place depuis le mois de décembre dernier. Les émeutiers ont utilisé des pierres et des barres de fer, faisant une vingtaine de blessés, dans les deux rangs. Fort heureusement, les services de la police et de la gendarmerie ont quadrillé les lieux rapidement et ont pu séparer les trublions. Les accrochages ont, cependant, éclaté, de bon matin hier dans plusieurs quartiers de la vallée du M'Zab et ont duré pratiquement toute la journée, malgré l'intervention des forces de l'ordre. Les quartiers de Korti, Chaâbet Nichen, Chouaghine ont ainsi connu de graves incidents. Les deux communautés, mozabite et arabe, se sont livrées à une véritable guerre, replongeant la ville de Ghardaïa dans la spirale de la violence. Les agitateurs ont, encore une fois, incendié des habitations et des locaux commerciaux, augmentant ainsi le nombre des sinistrés que compte cette wilaya, depuis le début des escarmouches, à savoir le 23 décembre 2013, faisant sept victimes et des centaines de blessés, en plus des dégâts matériaux. Abdelmalek Sellal, alors Premier ministre, accompagné de plusieurs ministres, s'était déplacé à Ghardaïa pour tenter de rétablir le calme, annonçant dans ce cadre des mesures sociales, dont l'attribution de 30 000 lots de terrain à cette wilaya. Après cette visite, la violence s'est momentanément arrêtée avant de reprendre de plus belle. Des renforts de police et de gendarmerie ont été déployés sur place, pour imposer l'accalmie, principalement après la visite du Premier ministre par intérim, Youcef Yousfi, qui s'est rendu également sur place le 15 mars dernier. Accompagné de Tayeb Belaïz, ministre de l'Intérieur, du commandant de la Gendarmerie, le général-major Ahmed Bousteïla et un représentant de la DGSN, Youcef Yousfi s'est entretenu avec les élus locaux et des représentants de la société civile, afin de trouver une issue au conflit qui n'a que trop duré. A noter que la Fête du tapis prévue initialement pour le 23 mars a été annulée.