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Est-ce ainsi que les femmes vivent?...
Publié dans L'Expression le 18 - 05 - 2014

Et c'est donc avec les yeux en palette, que nous avions décidé d'offrir notre regard à Mike Leigh venu concourir à Cannes pour la Palme d'Or...
Il ne s'est étalé que sur une quarantaine d'années (1790-1830), pourtant, le romantisme en peinture, a depuis, marqué les arts plastiques, durablement pour ne pas dire éternellement... Et lorsque William Turner s'en est emparé, il l'a carrément révolutionné, en décidant d'escamoter la forme, jusque-là, propension sacrée pour tout peintre qui use de la couleur...Le maître de la brume comme aimaient à l'appeler certains, aura marqué l'aquarelle anglaise de sa patte à nulle autre pareille... Et c'est donc avec les yeux en palette, que nous avions décidé d'offrir notre regard à Mike Leigh venu concourir à Cannes pour la Palme d'Or... Le cinéaste british avait fait une dernière apparition en 2010, avec Another year. Rappelons qu'il avait eu la main plus heureuse, en 1996, l'année de sa Palme d'Or pour son merveilleux Secrets et mensonges, après avoir eu le Prix de la mise en scène avec Naked (1993)... Qu'en sera-t-il cette année avec Mr Turner? On serait tenté de citer l'ennui, mais la maestria de Leigh est pourtant bien là, se distinguant par cette humilité à ne pas tenter de faire avec sa caméra ce que Turner avait réussi avec son seul pinceau et ses pigments...
Cet ennui a sa raison essentielle et elle est de taille, car façonnée de cette texture que tisse une mécanique répétitive qui devient à la limite du supportable, si l'on y ajoutait le caractère ronchon, du peintre, qui gagnerait alors à être vu plus que connu... Une «consolation» cependant, la performance incroyable, de Timothy Spall qui, pour le moment, le place en pole position pour le Prix d'interprétation. Même si on a envie de se demander si l'acteur n'a pas, plus d'une fois, imposé son jeu à son réalisateur... C'est possible et c'est déjà arrivé, même dans le cinéma algérien... Et ce n'était pas forcément une mauvaise chose, si l'on se souvient des films où Rouiched rua dans les brancards et se dirigea tout seul... Mais dans le cas de Mr Turner, ce n'est pas que Mike Leigh aurait fait preuve de faiblesse ou d'indécision, mais, intelligemment, il se serait aligné sur la proposition de son acteur vedette... Dans Bande de filles qui a ouvert la Quinzaine des réalisateurs, annonçant, du coup, le retour de la jeune cinéaste, Céline Sciamma, qui s'était distinguée en 2011 avec Tomboy (que certaines associations conservatrices avaient voulu retirer, cette année, des programmes scolaires, en France), dans ce film donc, la direction d'acteurs (des actrices toutes noires) semblait parfois partir en roue libre... Les jeunes filles, repérées pour la plupart lors de casting sauvage, s'en étaient donné certes à coeur joie et à la nôtre également, mais les sifflements émis entre les dents, ce son si caractéristique d'un certain cinéma-calebasse, africain, et les regards peu synchrones avec le dialogue, dans certaines scènes, trahissaient aussi une improvisation encadrée, sans doute, dans ses seules intentions, mais pas forcément au niveau du langage... Ce n'est pas forcément là où le bât blesse, mais plutôt au niveau de cet enfermement dans lequel le scénario aura cloîtré ses personnages qui ne sont pas seulement porteurs des effets de la crise d'une adolescence (tardive), mais laisseraient entrevoir, tout de même, un destin cadenassé entre la drogue et le trottoir....Aucune de ces jeunes filles n'entreverra une ouverture quelconque, une issue autre que celle qui attend les jeunes qui circulent en bande, chahutent, bousculent et, toujours dans la surenchère, passent à la violence... Les rackettées sont blanches et les racketteuses, automatiquement sont noires... Et la bande de filles ne restera pas longtemps synonyme de bande de potes, mais de... filles en bandes!... Ce n'est certainement pas l'intention de la réalisatrice connue pour ses luttes égalitaristes, mais l'absence de recul aura eu raison du reste... Il en est de même de Timbuktu de Abderrahmane Sissako, encensé par l'ensemble de la presse, à la limite de l'empathie coupable, qu'une certaine mauvaise conscience tend à générer au point de ne pas voir que le propos du cinéaste mauritanien, talentueux pourtant, par ailleurs, aura péché aussi par l'absence de dramaturgie (donc d'une histoire) pour ne se contenter que d'un inventaire des exactions commises par des terroristes à visage humain. Certes, les clins d'oeil à d'autres autodafés ne sont pas rares, pourquoi pas finalement, mais cette passivité qui se lit sur les visages de ces Maliens pris dans la nasse intégriste et oubliés par le pouvoir central de Bamako, produit un sentiment proche du malaise, tant elle frise la pose photographique pour calendrier de Terre des Hommes ou d'une quelconque autre ONG, en tout cas elle ne préfigure pas la menace bien réelle d'une boucherie à venir et qui avait déjà commencé avec les statues en bois volant en éclats sous les tirs de kalachnikovs des terroristes présentés comme des victimes de leur propre discours exterminateur... Du coup, on a envie de dire à Abderrahmane Sissako et comme pour paraphraser Alain Resnais dans Hiroshima, mon amour, cette phrase-litanie durassienne: «Tu n'as rien vu à Bentalha!», ce village de la grande banlieue algéroise où, dans la nuit du 22 au 23 septembre 1997, les sicaires d'un autre monde, cousins de ceux qui avaient investi Tombouctou et acolytes de Boko Haram, avaient fait passer plus de 400 personnes, bébés compris, de vie à trépas... Timbuktu, ce n'était pas du cinéma, désolé... Mais un film d'horreur, si!


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