Jean-Yves Le Drian sera reçu par le président Abdelaziz Bouteflika après avoir rencontré le vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Le ministre français de la Défense compte trouver quelques clés à Alger pour sortir du bourbier malien. Nicolas Sarkozy était persuadé qu'elles s'y trouvaient. «Il y a un problème dans cette région. Le problème c'est la confiance que nous devons mettre dans le travail avec l'Algérie qui est la puissance régionale et qui a les clés de l'ensemble des données du problème» avait déclaré le 2 mai 2012 l'ancien président français (2007-2012). Rien ne dit que Le Drian s'en est rappelé. Mais comme il y a une certaine continuité dans la politique africaine de la France, il y a de fortes chances que les propos du prédécesseur de François Hollande à L'Elysée ne soient pas tombés dans l'oubli. Le ministre français de la Défense, qui revient d'un long périple qui l'a conduit en Afrique de l'Ouest puis en Mauritanie, arrivera demain à Alger. Il sera reçu par le président Abdelaziz Bouteflika après avoir rencontré le vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Une première visite en Algérie depuis sa nomination à la tête du ministère de la Défense. «Elle revêt une très grande importance, on y travaille intensément. Ce sera l'occasion d'un dialogue politique à haut niveau où seront notamment évoqués les dispositifs de lutte contre le terrorisme au Sahel et la situation au Mali», souligne un communiqué du ministère français de la Défense. «L'Afrique, la France et l'Europe ont des destins liés en matière de sécurité parce que le terrorisme est une menace globale», avait indiqué, le 11 mai à Dakar, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Cette déclaration à elle seule peut expliquer la place qu'occupe l'Algérie en matière de lutte antiterroriste: son apport pour le combattre efficacement. Sa médiation demeure incontournable quant à la résolution de la crise au Mali. Un pays qui vient de connaître un regain de violences (des combats qui ont opposé l'armée malienne à des groupes terroristes, le 17 mai, ont fait 36 morts dont huit soldats). Il en dit long sur le chemin qui lui reste à parcourir pour retrouver une véritable stabilité qui risque d'être mise à rude épreuve avec les affrontements qui opposent les groupes armés libyens. Les derniers développements meurtriers que vient de connaître la ville de Benghazi indiquent que la Libye s'enfonce incontestablement dans une guerre civile dont les répercussions peuvent s'avérer désastreuses pour les pays du Maghreb et leurs voisins d'Afrique de l'Ouest. Les bastions jihadistes de la région du Sahel se sont en effet renforcés depuis qu'ils ont fait du territoire libyen leur base arrière. Ils font preuve d'une audace doublée d'une force de frappe extrêmement violente que leur ont conféré les arsenaux de Mouamar El Gueddafi l'ex-guide de la Jamahiriya tué le 20 octobre 2011 par des rebelles libyens dans les environs de Syrte. Une poudrière qu'il est devenu urgent de désamorcer. Les 1000 hommes que l'armée française a gardés à Gao, au nord du Mali, dans le cadre de son redéploiement dans la bande sahélo-saharienne, pourraient ne pas peser assez lourd. Pour éviter au Mali de sombrer à nouveau dans la menace permanente d'un chaos. Une décision qui pourrait pousser M.Le Drian à changer son fusil d'épaule...