Acquisition de 300 véhicules tout-terrain équipés de kits de première intervention et l'installation d'un réseau de communication radio électrique pour la couverture des 40 wilayas du nord du pays. La forêt! Voilà un sujet qui intéresse peu ou prou la société. Les pouvoirs publics en sont conscients. Très conscients même du danger qui guette la forêt algérienne. Hier, c'était une nouvelle occasion pour aborder la question d'amorcer «l'ultime démarche, une large et meilleure protection de la forêt algérienne». Il aurait fallu le rappeler encore une fois par le ministre de l'Agriculture, Abdelwahab Nouri, qui s'est exprimé à l'occasion de la réunion de la Commission nationale de la protection des forêts. «L'Algérie, à l'instar des autres pays du Bassin méditerranéen, est exposée à des risques majeurs multiples, naturels ou technologiques, de plus en plus fréquents et exacerbés par un contexte climatique extrêmement défavorable», fait-il rappeler, de prime abord. Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part les représentants des secteurs et des institutions concernés, il y a eu d'abord la présentation du bilan des feux de forêts de l'année précédente, des mesures de prévention entreprises par les différents secteurs impliqués, ainsi que le dispositif opérationnel mis en place pour la campagne de prévention et de lutte contre les feux de forêts pour la campagne 2014. Les principales actions programmées et lancées à travers les 40 wilayas du nord du pays se présentent comme suit: «L'aménagement et l'entretien de tranchées pare-feu par l'administration des forêts; l'entretien par les services des travaux publics, des collectivités locales et des forêts, des accotements de route longeant ou traversant les massifs forestiers; l'entretien par la Sonelgaz des tranchées sous lignes de haute tension; l'entretien par la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), des voies ferrées traversant des massifs forestiers ou à proximité; l'ouverture de nouvelles pistes forestières; l'aménagement des pistes...» En matière d'organisation, plusieurs mesures ont été mises en oeuvre, comme «l'installation de 40 comités opérationnels de wilayas pour la coordination des opérations et la mobilisation des moyens de lutte sur le territoire de la wilaya; la mise en place de 461 comités opérationnels de daïras qui coordonnent les opérations de lutte et la mise en place de moyens nécessaires au niveau des communes placées sous l'autorité de chaque daïra; l'installation de 1380 comité opérationnels communaux qui ont un rôle de coordination des actions de lutte au niveau communal....». Pour l'année 2014, il faut dire qu'en matière d'intervention, le plan mis en place est grandiose; «405 postes de vigiles, chargés de la surveillance et d'alerte avec un effectif à mobiliser de 1000 éléments; 511 brigades mobiles de première intervention avec un effectif de 2400 éléments chargés de la première intervention; la mobilisation de 1800 chantiers dans le cadre des différents programmes sectoriels de développement, avec un effectif global de 28.000 travailleurs mobilisés à tout moment.... Il faut dire qu'en matière de bilan, «outre les attaques parasitaires et dépérissements touchant les pinèdes et les cédraies sur près de 300.000 hectares, il a été enregistré en moyenne, durant la dernière décennie, près de 2000 foyers d'incendies ayant parcouru une superficie de près de 25.000 hectares par an», indique le ministre de l'Agriculture. La Commission nationale de la protection des forêts est appelée à examiner et à adopter le dispositif de prévention et de lutte contre les feux de forêts. «Elle constitue le cadre idoine de concertation et de collaboration; comme elle responsabilise le secteur dont les missions et les activités menées peuvent permettre une régression de ces phénomènes préjudiciables aux ressources naturelles», précise le ministre. Enfin, «si ça continue comme ça, on va perdre la forêt algérienne tout simplement!», ironise Rofaida M., ingénieur forestier.