La présidente du Croissant Rouge Algérien a affirmé que «ces derniers «ont fui la guerre et la famine». Longtemps considérée comme une terre d'accueil pour les réfugiés et persécutés, l'Algérie a toujours ouvert ses bras à ces derniers. Par nécessité humanitaire, par correction politique ou par tradition l'Algérie est «la Mecque» des réfugiés. Toutefois, le statut de ces flux migratoires venus de l'Afrique subsaharienne, revêt un certain voile. Entre réfugiés, clandestins, et déplacés, les avis divergent. En effet, la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Mme Saïda Benhabilès, qui nous a reçus, hier, au siège du CRA, nous a fait part du statut qu'elle attribue à ces migrants. Pour elle, le statut le plus adéquat serait celui de «déplacés». «Ce sont des déplacés et non pas des réfugiés» a-t-elle affirmé, en soulignant que ces derniers «ont fui la guerre et la famine». S'agissant de la prise en charge et l'assistance offertes à ces «déplacés», Mme Benhabilès nous confiera que «le CRA oeuvre dans un cadre purement humanitaire». Selon elle «le CRA prend en charge tout ce qui est relatif à la préservation de la dignité humaine». Dans ce sens, la présidente du CRA a souligné que son organisme «assure les soins médicaux, la sécurité alimentaire, ainsi que la protection à ces déplacés vulnérables». Ne bénéficiant pas de locaux pour l'hébergement selon Mme Benhabilès, cette dernière évoquera néanmoins les deux centres d'accueil dans le Sud algérien, à savoir ceux de Ouargla et d'Adrar, ajoutant également celui de Sidi Fredj aménagé pour accueillir les réfugiés syriens. Mme Benhabilès nous a également déclaré: «Nous sommes totalement disposés et décidés à oeuvrer et à assurer l'aide humanitaire nécessaire à ces gens.» La présidente du CRA, nous a indiqué que «le CRA travaille en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et de la Solidarité pour assurer la bonne prise en charge». Concernant la liberté de circulation, Mme Benhabilès ne mâchant pas ses mots, nous a affirmé que «l'Algérie contrairement aux pays européens, n'emprisonne pas les réfugiés dans des centres de rétention». Selon elle, ces derniers intègrent les centres d'accueil et une fois qu'ils ont recouvert leurs forces et fait le plein d'énergie, ils quittent les centres. A ce propos, elle a précisé qu' «il n'y avait aucune restriction pour ces immigrés, ils sont libres d'aller où ils veulent». Il convient de rappeler dans ce contexte, que le centre de rétention situé dans la ville sicilienne de Lampedusa (Italie), devenue un lieu de passage incontournable pour les «harraga», fait figure de prison. Les immigrés qui y sont logés, sont strictement interdits de sortir de ce centre. S'ajoute à cela les conditions déplorables, suite auxquelles le centre a été définitivement fermé en décembre 2013 après un scandale où des migrants ont été forcés à se déshabiller pour recevoir un traitement par pulvérisation contre la gale. Pour le nombre de ces migrants, Mme Benhabilès nous a affirmé «on n'a pas réussi à avoir des statistiques fixes». Sur un autre registre, celui des préparatifs pour le mois de Ramadhan, Mme Benhabilès a tenu à faire savoir à propos du cliché de la solidarité manifestée uniquement pendant le mois sacré, qu'elle était «contre la solidarité conjoncturelle» mais par contre «doit être toujours manifestée», car pour elle «il y a des nécessiteux à longueur d'année».