Boko Haram avait déjà massacré des dizaines d'étudiants dans la ville de Buni Yadi au début de l'année. Au moins 33 membres des forces de l'ordre ont été tués lundi dernier dans une attaque attribuée au groupe islamiste armé Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, a annoncé une source sécuritaire hier. Selon cette source, qui a requis l'anonymat, 18 soldats et 15 policiers ont péri dans cette attaque survenue lundi vers 20h00 (19h00 GMT) dans la localité de Buni Yadi, dans l'Etat de Yobe. Boko Haram avait déjà massacré des dizaines d'étudiants dans cette ville au début de l'année. Le groupe armé n'a pas revendiqué l'attaque de lundi, mais son mode opératoire est identique à ceux de dizaines d'autres opérations menées par les islamistes. Les assaillants «portaient des uniformes militaires, ils sont arrivés dans des camionnette et se sont dirigés vers la caserne de l'armée, qui surplombe le poste de police», selon la source. «Ils ont été pris pour des soldats, si bien que les soldats ont ouvert les portes (de la base). Là, l'attaque a commencé». D'autres témoins avaient indiqué mardi que les assaillants avaient d'abord tiré sur des soldats à un check-point. Les hommes armés ont détruit le bureau de la police locale et incendié la maison d'un responsable du gouvernorat de l'Etat, ainsi que plusieurs bâtiments administratifs, selon les témoins. Les assaillants ont également tiré sur une école primaire où ne se trouvait aucun écolier à ce moment-là, a déclaré un des témoins. «Quand ils ont commencé leur attaque, les gens ont fui (...) Il y a eu des victimes parmi le personnel chargé de la sécurité, mais je ne sais pas combien», avait expliqué ce témoin mardi. L'Etat de Yobe est l'un des plus durement touchés par l'insurrection de Boko Haram depuis cinq ans. Yobe, ainsi que les Etats voisins de Borno et d'Adamawa, sont placés sous état d'urgence depuis plus d'un an. En février, Boko Haram avait lancé des explosifs dans une résidence universitaire à Buni Yadi puis tiré dans les chambres, tuant plus de 40 étudiants. La tuerie de lundi est survenue alors que le chef d'état-major nigérian, le maréchal Alex Badeh, annonçait que l'armée avait localisé les plus de 200 jeunes lycéennes enlevées le 14 avril par Boko Haram. Selon la source sécuritaire, les autorités avaient reçu des informations sur l'imminence d'une attaque contre Damaturu, la capitale de l'Etat, et avaient renforcé les mesures de sécurité, sans que l'on sache si Buni Yadi était la cible initiale des assaillants. Boko Haram a lancé en 2009 une insurrection dans le Nord-Est, qui n'a cessé de gagner en intensité et en étendue pour désormais toucher tout le pays. Ses violences ont fait plus de 2.000 morts depuis le début de l'année.