«J'aime Vienne pour ses valses: c'est Strauss sans Kahn» J.M. Le Pen. La victoire du Front national aux élections européennes en France, a jeté un froid dans le dos des musulmans qui ont cherché refuge au «pays des arts, des armes et des lois». Il faut dire que depuis que l'islamophobie a remplacé l'antisémitisme primaire dans les discours du parti fasciste français et qu'une trêve tacite s'est installée entre les Gaulois de souche et les sionistes par vocation, les pratiquants de la deuxième religion de l'Hexagone sont en danger de mort: seront-ils les futures victimes des prochaines «nuits et brouillard» ou des camps de concentration comme ceux de Guantanamo? Vont-ils connaître les bûchers de la nouvelle inquisition ou les pogroms à répétition comme les ont connus les juifs dans les pays totalitaires de l'Europe chrétienne. Malgré les atroces souffrances vécues, les populations judaïques se sont peu à peu intégrées à la nouvelle société bourgeoise où l'adoration du veau d'or est le premier commandement. Les juifs ont commencé, sans renier leur foi, à prendre les prénoms en usage en Europe, puis, ils ont troqué leur patronyme contre un autre nom du cru où ils vivent. Il ne faudra pas s'étonner qu'un Kabache ou un Meïr choisisse le nom si germanique de Rosenberg: le nom facilite beaucoup les échanges et favorise les affaires. Quand vous rencontrerez un nom composé qui sonne bien le terroir français, comme Chaban-Delmas ou Mendès-France, sachez bien que c'est l'instinct de survie et le besoin d'intégration qui ont guidé ce choix. Ce choix risque même de propulser vers des carrières qui auraient été inimaginables en d'autres temps. C'est du moins ce qu'on apprend en voyant le film Welcome to New-York, sorti juste la veille de la clôture du Festival de Cannes et ravivant une histoire sordide qui a terni le monde politique français déjà amusé par les péripéties amoureuses d'un président de la République. Les odeurs nauséabondes d'alcôves masquent les miasmes des scandales politico-financiers. Vous aurez sans doute compris qu'il s'agit de l'affaire qui a concerné un candidat potentiel à l'élection présidentielle de 2012 et qui a ruiné, si l'on croit les dialogues du film, tous les plans d'une journaliste dont la carrière a explosé sous François Mitterrand. Car, voyez-vous, l'adaptation d'une telle histoire n'est certainement pas difficile puisque tous les supports de presse réunis l'ont colportée pendant des mois, au fil d'un interminable procès qui a tenu en haleine des Français qui avaient perdu un concurrent sérieux face à Sarkozy le Hongrois. Le début du film est, bien sûr, d'une banalité déconcertante, une enfilade de séquences pornographiques où le «héros» se vautre dans le stupre et la fornication, ne sortant d'une chambre où s'ébattent des couples lubriques que pour entrer dans une suite où l'attendent des nymphes professionnelles: le directeur d'une importante institution financière qui a mis à genoux des populations du tiers-monde au nom de la rigueur économique ne peut rien se refuser. A tout seigneur tout honneur! Ce n'est pas là que je tire le chapeau à Abel Ferrara. Je lui voue mon admiration quand il a introduit deux séquences aussi instructives qu'importantes. La première consiste en la présence de la célèbre journaliste dans une réunion d'une organisation sioniste implantée aux USA: elle y reçoit les chaleureux remerciements des collecteurs de fonds pour les bourreaux de Ghaza. Il ne faut pas s'étonner alors que l'un des deux avocats choisis pour défendre l'incontinent sexuel fasse un voyage éclair en Israël au lendemain de l'inculpation de son client. Peut-être au pied du mur des Lamentations, se trouve l'arme secrète des persuasions massives? Pour compléter les portraits des époux, un règlement de comptes à l'abri des caméras révèle les caractères des deux partenaires et l'origine de la fortune de l'ambitieuse journaliste. Des flash-back complètent les aventures d'un homme qui s'étonne de trouver des résistances au charme du dollar. On sort de ce film avec le sentiment que la France l'a échappée belle!