Une convention d'un prêt concessionnel de 50 millions d'euros a été signée. Le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, est depuis hier à Alger pour une visite de travail de deux jours. Accompagné d'une importante délégation de chefs d'entreprises françaises, M.Nicolas Sarkozy a souligné, à son arrivée à l'aéroport Houari Boumediène, la détermination de la France à participer «au grand mouvement de croissance que connaît l'Algérie» autour du président de la République M.Abdelaziz Bouteflika. Annoncée le 15 avril dernier à Alger par Jacques Chirac, cette visite «témoigne de la volonté de l'Etat français et des entreprises françaises à participer au mouvement de croissance en Algérie» indique M.Sarkozy. Ce dernier, qui a rappelé la solidarité agissante de la France avec les sinistrés du 21 mai 2003, s'est rendu en début d'après-midi dans le chef lieu de la wilaya de Boumerdès en compagnie de MM. Mourad Medelci et Mohamed Nadir Hamimid, respectivement, conseiller du chef de l'Etat pour les affaires économiques et ministre de l'Habitat, pour assister à la séance de signature d'une convention portant sur la participation de l'Agence française de développement (AFD). Ce financement sous forme d'un prêt concessionnel de 50 millions d'euros a pour objectif d'apporter un appui financier et technique au programme de reconstruction des zones sinistrées. Cette convention, signée conjointement par M.Jean Michel Severino, directeur général de l'AFD et M.Abdelhak Bedjaoui, directeur général des relations extérieures au ministère des Finances, déclenche désormais, la mise en vigueur de ce prêt dont les premiers décaissements surviendront avant fin 2004 pour un montant de 12 millions d'euros. Avec ce financement, indique-t-on, des deux côtés il sera réalisé l'ensemble des programmes de construction des voiries, des 20.000 logements destinés aux populations déplacées d'Alger et de Boumerdès et d'autre part à la reconstruction d'infrastructures urbaines des wilayas affectées par le séisme. A noter que ce nouveau financement, le quatrième du genre depuis mars 2003, confirme la volonté de l'important opérateur de la coopération française de «s'associer à l'effort de développement des secteurs de l'eau, des infrastructures urbaines et l'appui au développement et au financement des PME/PMI». Cette convention porte ainsi à 145 millions d'euros la totalité des engagements de l'AFD avec l'Etat algérien. Auparavant, le ministre français, s'exprimant devant les autorités locales de Boumerdès, a estimé que la catastrophe de l'année dernière «a permis de raffermir en profondeur les relations entre nos deux peuples», même si, poursuit-il, «entre l'Algérie et la France il n'y a pas eu que des moments de compréhension totale». M.Sarkozy n'a pas aussi manqué de dire son admiration aux Algériens qui, en un temps record, ont pu effacer les traces du séisme. Ce qui, dira-t-il fait désormais de votre pays «un membre à part entière du concert des nations développées». A propos de la reconversion de la dette, l'hôte de l'Algérie a indiqué, au terme de la cérémonie de signature de la convention de prêt, que cette question importante pour la France et pour l'Algérie fera l'objet de discussions avec les responsables algériens au cours de cette visite. Il fera part, par ailleurs, de la volonté de la France à «prendre sa part» dans la résolution de cette question avec des «propositions précises». «Nous avons la volonté, non pas d'aider seulement l'Algérie, car c'est un grand pays, mais d'apporter notre part de contribution à son développement». M.Sarkozy a mis en exergue «l'engouement des entreprises françaises pour la reconversion de la dette algérienne». Il citera plusieurs secteurs d'activité qui intéressent les entreprises françaises, notamment le métro d'Alger, la distribution de l'eau potable, l'énergie et la construction. Ces entreprises, indique le ministre français «sont favorables à la reconversion de la dette algérienne et à la prise de participation dans les grands projets algériens». Comme il n'a pas caché l'intérêt accordé par les entrepreneurs français au programme ambitieux de construction de près de 1 million de logements annoncés par M.Abdelaziz Bouteflika. Comprendre par-là, que la France s'impliquera pleinement dans les projets de développement en Algérie. D'ailleurs, aujourd'hui, M.Sarkozy, accompagné d'une délégation de chefs d'entreprises dont Alstom qui connaît de sérieuses difficultés, devra effectuer une visite au siège de la Sntf où il sera procédé éventuellement à la signature d'une convention de partenariat. La délégation française se rendra ensuite au métro d'Alger et à la 37e Foire internationale d'Alger.