Les relations entre les deux pays connaissent une densité jamais égalée par le passé. Depuis la réélection de Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat, les relations algéro-françaises sont entrées dans une nouvelle phase pour connaître une densité jamais égalée par le passé. En effet, trois ministres français seront les hôtes de l'Algérie au cours des quinze prochains jours. Le premier à fouler le sol algérien, lundi, le chef de la diplomatie française, M. Michel Barnier sera suivi, les 16 et 17 du mois de Mme Michèle Alliot-Marie, avant que Nicolas Sarkozy, ministre de l'Economie et des Finances, ne se rende de nouveau à Alger, à la fin du mois, pour aborder notamment avec son homologue algérien, M.Abdelatif Benachenhou, le «nouveau cadre» des relations économiques franco-algériennes. M.Sarkozy, accompagné d'une importante délégation, composée d'une douzaine de chefs d'entreprises et de grands patrons de sociétés françaises, avait effectué, au début du mois de juin dernier, une visite de travail de deux jours. Une visite ponctuée d'un prêt concessionnel de 50 millions d'euros, destiné à la reconstruction des zones sinistrées. Par ailleurs, la visite du chef de la diplomatie, la première en Algérie depuis son accession à la tête de la diplomatie française, répond à une invitation de son homologue algérien, M. Abdelaziz Belkhadem. Une visite qui permettra, indique le porte-parole du Quai d'Orsay, «de définir les prochaines étapes de notre relation bilatérale, selon les axes fixés par la déclaration d'Alger du 2 mars 2003 et de nourrir notre dialogue sur les questions régionales et internationales». Durant son séjour M.Barnier sera reçu en audience par le Chef de l'Etat. La visite à Alger de M.Barnier, la première depuis son accession à la tête de la diplomatie française, s'inscrit donc, selon M.Lasdous, dans le prolongement de la visite d'Etat en Algérie du président Chirac en mars 2003 et de son déplacement à Alger en avril dernier , au lendemain de la réélection à la tête de l'Etat du président Bouteflika. Outre la coopération algéro-française, les deux ministres des Affaires étrangères aborderont, au cours de ces entretiens, un certain nombre de questions d'actualité internationale et notamment l'évolution de la situation au Proche-Orient et en Irak. La question du Sahara occidental devra occuper le centre des discussions. Dans ce contexte, certaines sources affirment que M.Barnier tentera de réaliser un rapprochement entre Alger et Rabat au sujet du Sahara occidental qui demeure la source de divergences entre les deux pays membres de l'UMA. Interrogé, lors de sa visite effectuée le 31 mai dernier au Maroc, sur le conflit du Sahara occidental, l'ancien commissaire européen a cependant souligné que «rien ne serait imposé à aucune des parties». «Il faut un dialogue entre le Maroc et l'Algérie, deux pays amis de la France», a-t-il poursuivi, en précisant qu'ils n'avaient besoin «ni de tuteur, ni de médiateur». D'ailleurs, sans vouloir s'immiscer dans les affaires internes des deux pays, M.Barnier a néanmoins souhaité un règlement de la situation régionale du Maghreb, en indiquant qu'il fallait «aller vers l'intégration, les raisons d'être ensemble étant plus importantes que celles qui divisent». Le même état d'esprit semble animer les relations algéro-françaises du fait que la visite de Michel Barnier sera directement suivie de celle de la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, qui séjournera à Alger les 16 et 17 juillet. Pour la première visite en Algérie d'un ministre français de la Défense, Mme Michèle Alliot-Marie sera reçue par le Chef de l'Etat, ministre de la Défense nationale, Abdelaziz Bouteflika, pour des «entretiens essentiellement de nature politique» souligne le porte-parole du ministère français de la Défense avant d'ajouter que les «relations de défense font partie du développement des relations bilatérales entre les deux pays».