«Le processus de Réconciliation nationale sera mené à son terme» Le processus de Réconciliation nationale, l'un des axes principaux du Plan d'action de son gouvernement, sera mené à son terme. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, reconduit pour un 4e mandat, le 17 avril dernier, ne semble pas vouloir tourner la page de la politique de Réconciliation nationale entamée depuis 2005. Bien au contraire. La poursuite de cette politique constitue l'un des axes principaux du Plan d'action de son gouvernement présenté, hier, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devant les députés. M.Sellal a affirmé que l'Etat tend toujours sa main aux terroristes qui écument encore les maquis. «Le processus de Réconciliation nationale sera mené à son terme. Les dossiers encore latents des victimes de la tragédie nationale, toutes catégories confondues, bénéficieront d'un suivi rigoureux jusqu'à leur clôture», a-t-il affirmé. Abdelmalek Sellal annonce que de nouvelles dispositions seront introduites en matière de protection et de réinsertion des victimes et de ceux ayant contribué au retour de la paix et de la stabilité. Mais la main tendue aux terroristes ne signifie pas que la lutte observera une halte. Le Premier ministre affirme, en effet, qu'«en parallèle du maintien de la politique de la main tendue en direction des égarés qui feront acte de repentance, le gouvernement continuera de mener toutes les actions de lutte antiterroriste pour consolider la sécurité nationale». Dans le même contexte, M.Sellal a fait savoir que Bouteflika a décidé, la semaine dernière, de «lever l'interdiction de sortie du territoire national au profit de certaines personnes». Il ne précise pas de quelles catégories de personnes il s'agit, mais il explique que la seule partie habilitée à interdire à ces personnes de sortir du territoire national est le juge d'instruction. Le Plan d'action du gouvernement prévoit que l'Armée nationale populaire (ANP) poursuive durant le prochain quinquennat, la réalisation des objectifs de modernisation et de professionnalisation des forces armées, de sécurisation des frontières et des espaces maritime, aérien et de lutte contre toutes les formes de criminalité transfrontalière et de terrorisme. Le gaz de schiste pour la sécurité énergétique L'un des axes controversés du Plan d'action du gouvernement est l'exploitation du gaz de schiste. La décision étant contestée par l'opinion publique et les experts en la matière, le Premier ministre a tenté de justifier la mesure. Elle vise, selon lui, à assurer la sécurité énergétique à long terme du pays. «Nous avons adopté un nouveau texte sur le gaz de schiste et nous devons expliquer à nos citoyennes et citoyens qu'on ne peut se dérober à son exploitation à long terme», a-t-il déclaré. Il a révélé qu'avec des réserves de 12 milliards de barils de pétrole et de 4000 milliards de m3 de gaz, l'Algérie ne serait pas en mesure de maintenir ses volumes d'exportation actuels à l'horizon 2030. D'où la nécessité d'intensifier les efforts d'exploration et de développement en mettant en production de nouveaux gisements de pétrole et de gaz pour renouer avec la croissance en matière de production qui a baissé l'année dernière. «Si les réserves restent en 2030 à leur niveau actuel, nous n'allons couvrir que la demande nationale, il en restera très peu pour l'exportation», a-t-il dit. Des propos qui tranchent avec ses assurances, il y a quelques mois. M.Sellal a indiqué que durant l'actuel mandat présidentiel, le secteur de l'énergie va entamer la phase préparatoire de l'exploitation à long terme du gaz de schiste par des forages pilotes afin de définir les procédés de production des hydrocarbures non conventionnels. Il a souligné que le pays se doit, à l'avenir de conforter ses réserves de gaz et de pétrole en vue de maintenir ses volumes d'exportation et, partant, préserver sa position d'acteur actif sur le marché international des hydrocarbures. Le Premier ministre n'a pas manqué de dire que son gouvernement ne nie pas les aspects négatifs de cette exploitation sur l'environnement. «Nous allons prendre toutes les précautions nécessaires pour protéger nos ressources hydriques. Nous n'allons pas prendre le risque de porter atteinte à l'environnement», a-t-il assuré. Ramener le chômage à 8% Abordant le volet social de son Plan d'action, le Premier ministre s'est félicité de la courbe descendante empruntée par le taux de chômage qui a atteint le taux de 9,8%. L'objectif du gouvernement est de ramener ce taux à 8,4% en poursuivant la politique de l'emploi. M. Sellal prévoit un taux d'inflation de 2, 85%, un PIB qui frisera les 7500 dollars par habitant et le taux de croissance de 7% à l'horizon 2019. Pour le développement économique, le Plan d'action du gouvernement prévoit des facilitations pour l'investissement.