Le directeur de cabinet de la présidence de la République Les consultations de Ahmed Ouyahia sont qualifiées de remake de celles menées en 2011 par Abdelkader Bensalah. C'est depuis hier que le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, reçoit ses premiers invités aux consultations autour de la nouvelle Constitution. En somme, des personnalités, associations, organisations satellites et partis navigant sur l'orbite du pouvoir. Pour cette première semaine, Ouyahia recevra «neuf personnalités nationales, huit partis politiques, le président du groupe du tiers présidentiel au Conseil de la nation et deux organisations nationales», selon le communiqué de la Présidence. Le président du Conseil national économique et social, Mohamed Seghir Babès, ouvre le bal. Il est suivi par le président du Haut Conseil islamique (HCI), Cheikh Bouamrane. Selon plusieurs analystes, «le pouvoir compte imposer son projet d'amendement de la Constitution avec quelques changements mineurs et techniques». Alors que différentes sensibilités et partis de l'opposition tentent de construire à travers une phase de transition consensuelle, de nouveaux rapports de force qui amèneront le pouvoir à négocier le changement, le pouvoir persiste dans sa démarche. Ceux qui sont acquis à cette démarche, à l'image de la coalition présidentielle, FLN, RND, MPA, et TAJ, PT et une foultitude de micro-partis, s'attellent à peaufiner leurs propositions d'amendement de la Constitution en vue de prendre part aux consultations. Les consultations de Ahmed Ouyahia sont qualifiées de remake de celles menées en 2011 par Abdelkader Bensalah. Si les islamistes dits modérés ont pris part aux consultations de Bensalah, la version Ouyahia verra la venue d'une catégorie d'ex-membres de l'ex-FIS dissous, à savoir l'ex-chef de l'Armée islamique du salut (AIS), Madani Mezrag et le membre fondateur de ce parti, El Hachemi Sahnouni, qui ont confirmé leur invitation par Ouyahia. On apprend que l'ancien ministre des Affaires étrangères des années 1980 et candidat à la présidentielle de 1999, Taleb El Ibrahimi a décliné l'invitation du directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, chargé de conduire les consultations. Invités en tant que personnalités nationales, l'ex-chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, Khaled Nezzar, Ali Benflis, Ahmed Benbitour, Sid Ahmed Ghozali, et Ahmed Taleb Ibrahimi n'iront pas à ces consultations. Le FFS est un autre parti qui n'ira pas à la rencontre de Ouyahia. Les invitations personnelles envoyées aux responsables des directions des partis récalcitrants est perçue comme une manoeuvre. Dans ce contexte, Mohand-Amokrane Chérifi, membre de l'instance présidentielle du parti, sera reçu à «titre personnel» en sa qualité de conseiller principal de l'Institut des Nations unies pour l'information et la recherche. Bouguerra Soltani est également invité à titre personnel en tant qu'ex-ministre... A travers les chiffres relatifs au nombre des hôtes ayant accepté l'invitation de Ahmed Ouyahia, il est sous-entendu que ceux qui s'opposent sont une «minorité». Ainsi, dans le communiqué des services du cabinet de la Présidence rendu public, il est rapporté que les invitations adressées ont été acceptées par «30 personnalités sur 36 destinatrices d'une invitation, 52 partis politiques sur 64 invités, toutes les 37 organisations et associations nationales destinatrices d'une invitation et les 12 professeurs d'université sollicités».