Tout porte à croire que le glas a sonné et que l'heure de la «récréation» est terminé. Onze militaires et un commissaire de police ont été assassinés en moins d'une semaine, respectivement dans les wilayas de Béjaïa et de Tizi Ouzou. L'attentat perpétré, mercredi dernier contre un convoi de l'ANP à Beni Ksila, l'un des plus meurtriers depuis le début de l'année, fait craindre le pire. D'autant plus que nous ne sommes qu'à quelques encablures de la saison estivale. Profitant de la baisse de la vigilance, avec, notamment, le vide sécuritaire engendré par le départ des brigades de gendarmerie de certaines régions de Kabylie, en raison de la responsabilité de certains éléments de ce corps dans les événements sanglants de Kabylie, les groupes terroristes auront ainsi trouvé en cette région un lieu de repli idéal. Par ailleurs, la déstructuration des groupes de légitime défense induite par une situation sociale des plus déplorables, a laissé le champ libre aux groupes armés. Les différentes opérations de racket de citoyens et d'attaques dont ont été la cible des convoyeurs de fonds, sur la route entre Larbaâ Nath Irathen et Aïn El Hammam et tout récemment dans la région de Beni Douala, dénotent le degré de nuisance de ces groupes armés présumés du Gspc. Par ailleurs, la Kabylie est connue, depuis des années pour être un lieu propice aussi bien aux attentats terroristes qu'à des actes de banditisme. La région est donc, aujourd'hui loin d'être cette «Suisse» tant vantée au début du terrorisme en Algérie. Les multiples offensives menées par les forces combinées de l'ANP appuyées par les groupes de patriotes locaux, contre les maquis terroristes dans les monts de Sidi Ali Bounab, dans le col de Tirourda, dans l'Akfadou et dans les monts de Z'barbar, dans la wilaya de Bouira s'étaient soldées par la destruction d'importantes bases du Gspc et la mise hors d'état de nuire de dizaines de ses éléments. Il est donc clair que la recrudescence, ces derniers temps des attentats terroristes en Kabylie, exprime une situation de panique au sein des groupes armés après la vague de redditions enregistrée dans certaines régions du pays. Une manière de marquer leur présence à travers des attentats aussi spectaculaires que sanglants. Des opérations d'ailleurs largement médiatisées, au vu de leur envergure. Se nourrissant de la médiatisation de leurs forfaits, les groupes terroristes, notamment les plus irréductibles comptent maintenir la pression et abattre ainsi le moral de la population et des forces de sécurité. Ces dernières, qui ont payé un lourd tribut à leur engagement dans la lutte antiterroriste, continuent à donner de sévères coups de boutoir aux dernières poches terroristes. L'offensive lancée depuis mercredi dernier dans la région de Toudja et Beni Ksila par l'ANP appuyée par des troupes héliportées, montre la détermination de l'Etat à mettre un terme aux groupes terroristes récalcitrants, décidés plus que jamais à mener une guerre sans merci au peuple algérien. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, c'est un groupe terroriste qui a été accroché, hier, par les forces de l'ANP. Un autre indice révélateur de la pression qui pèse sur les desperados du Gspc contraints de sortir de leur tanière. Tout porte à croire, donc, que le glas a sonné et que l'heure de la «récréation» est terminée pour les «retardataires» qui doivent déposer les armes ou passer par les armes.