«Les relations politiques entre les deux pays sont au top.» La salle de conférences de la Safex a abrité, hier, une journée consacrée au partenariat algéro-tunisien animée, à l'inauguration, par M.Moundher Zendidi, ministre tunisien du Commerce, qu'accompagnaient MM. Farid Tounsi, P-DG du Centre tunisien de promotion des exportations, et Son Excellence l'ambassadeur de Tunisie en Algérie. Si, tant pour les autorités tunisiennes que pour leurs homologues algériennes, le temps n'est plus à insister sur la nécessité de promouvoir le partenariat entre les deux pays, il reste que ce dernier subit les conséquences d'une législation dépassée aussi bien en Algérie qu'en Tunisie. Les hommes d'affaires algériens présents à cette rencontre ont mis en relief les obstacles qui freinent les échanges commerciaux tant au niveau des procédures que du contrôle. «Nous sommes disposés à compter sur nous-mêmes. Nous vous demandons simplement d'adopter les législations aux réalités du partenariat. Il est inconcevable d'être soumis à la bureaucratie frontalière, aux barrages routiers et à d'autres obstacles à l'origine de retards considérables», soulignera le P-DG d'une entreprise algérienne installée à Bordj Bou-Arréridj fébrilement approuvé par les présents. M.Farid Tounsi, le P-DG du Centre tunisien de formation des exportations se félicitera de la franchise des propos et de la sérénité des débats. Il s'est engagé à être le porte-parole des hommes d'affaires algériens auprès des autorités tunisiennes en vue d'améliorer les échanges commerciaux. Ses propos seront davantage concentrés sur un partenariat à développer. «Près de 400 entreprises tunisiennes sur environ 5000 sont intéressées par le marché algérien seules trente sont installées en Algérie», dira-t-il avant d'indiquer que 80% du commerce tunisien se réalise avec l'Europe. Pourtant relèvera-t-il, il reste beaucoup de choses à réaliser. Interpellé sur l'inexistence d'un authentique partenariat créateur d'emplois et de richesses à la place duquel il n'existe que la vente de produits de part et d'autre des frontières, M.Tounsi estimera qu'il est indispensable et primordial d'encourager le rapprochement des entreprises des deux pays afin d'aboutir à différentes formules de partenariat de production, de commerce, de finance ou temporaire. Il est évident que la volonté politique existe bien. Cependant, les retards sont dus essentiellement à l'insuffisance des initiatives de la part des partenaires eux-mêmes soumis aux vieux réflexes qui font fi des nouvelles règles commerciales entre les pays. C'est précisément sur ces retards que le ministre tunisien du Commerce a axé son intervention en mettant en exergue l'excellence des relations politiques entre la Tunisie et l'Algérie qui ne sont pas suivies au niveau économique : «Les relations politiques entre les deux pays sont au top, deux présidents s'entendent parfaitement. Il n'y a pas de raison que les entreprises demeurent à la traîne. L'impulsion des échanges passe par un meilleur travail à la base. Il faut absolument passer à la vitesse supérieure en comptant sur les initiatives propres des hommes d'affaires qui ne doivent plus compter sur les gouvernements pour lancer les projets. Nous sommes dans l'ère du libéralisme.»