Environ 800 entreprises tunisiennes entretiennent des relations économiques avec l'Algérie, dont 650 entreprises activent dans le domaine de l'exportation et 50 autres dans l'importation », selon le directeur général du centre tunisien de promotion des exportations, Farid Tounsi. Néanmoins, cet état des relations commerciales entre les deux pays voisins est appelé à être revu, notamment en raison de l'existence de multiples obstacles à la promotion des échanges. Des opérateurs économiques algériens et tunisiens ont interpellé, hier, à Alger, les autorités chargées de la promotion des investissements et de l'échange commercial dans les deux pays, sur la nécessité d'aller plus loin, réciproquement, dans les mesures de facilitation à l'accès au marché et à l'investissement. Lors d'une rencontre organisée à l'occasion de la tenue de la 39e Foire internationale d'Alger (FIA) où la Tunisie est l'invitée d'honneur, un certain nombre d'hommes d'affaires algériens n'ont pas hésité à évoquer quelques difficultés auxquelles ils sont confrontés, notamment pour placer certains produits sur le marché tunisien ou carrément pour s'y installer. L'homme d'affaires et vice-président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Rédha Hemiani, n'y est pas allé de main morte : « Vu de l'Algérie, le marché tunisien nous paraît fermé », a-t-il affirmé avant d'ajouter que, par principe de réciprocité, « l'Algérie est prête à faciliter aux Tunisiens l'accès à son marché dans la mesure où nos industriels trouvent en Tunisie les mêmes facilités ». Le ministre tunisien du Commerce et de l'Artisanat, Moundhir Zenaïdi, présent à cette rencontre, affirmera, pour sa part, que « la Tunisie garantit le libre accès à son marché en vertu des accords signés entre les deux pays et du nouvel accord qui interviendra très prochainement pour impulser le processus d'intégration économique entre les deux pays et renforcer les échanges commerciaux qui demeurent à des niveaux très bas ». Il y a lieu de signaler à ce propos que les ministres du Commerce, algérien et tunisien, tiendront aujourd'hui une séance de travail dans le cadre de la tenue de la troisième réunion mixte algéro-tunisienne. Une rencontre qui devrait être sanctionnée par l'annonce d'un nouvel accord commercial et de coopération « corrigeant les disparités qui existent entre les deux pays en matière de facilitation à l'investissement et à l'accès au marché ». Selon le ministre tunisien du Commerce, l'accord en question accordera aux Algériens « les mêmes avantages octroyés aux autres pays », notamment ceux de l'Union européenne dont les produits bénéficient de plusieurs avantages tarifaires. Tout en appelant à asseoir un « partenariat fort et multidimensionnel » entre les deux pays, le ministre tunisien a exhorté les opérateurs économiques algériens et tunisiens à améliorer leurs capacités compétitives afin de « conquérir les marchés régionaux et attirer davantage d'investissements étrangers ». Pour sa part, le président tunisien de la Chambre de commerce et d'industrie algéro-tunisienne a invité les opérateurs économiques algériens à participer aux deux prochains Salons tunisiens consacrés aux services et à l'industrie du textile. Notons enfin que les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint un peu plus de 300 millions de dollars en 2005 contre 220 millions de dollars en 2004. Ce volume reste cependant « en deçà des espérances et des objectifs tracés par les dirigeants politiques des deux pays », soulignent les responsables économiques.