Le rendez-vous angolais est passé, il faut maintenant se tourner vers le Zimbabwe. «Elève peu studieux, étourdi, fainéant sur les bords - doit travailler, travailler davantage et mettre du coeur à l'ouvrage, s'il compte réussir dans ses objectifs.», voilà l'appréciation sur l'élève «équipe d'Algérie de football» après lecture et étude de sa copie sur le match fourni samedi soir à Annaba face à son homologue angolais dans le cadre des qualifications jumelées de la Coupe du monde et de la CAN 2006. Une copie qui, au regard de l'avis qui en a été donné, mérite, bien entendu, une note en deçà de la moyenne. Bref, une note qui sied à un élève de seconde zone, c'est-à-dire en dessous du niveau requis pour passer au stade supérieur. L'histoire retiendra, ainsi, que cette équipe d'Algérie a raté son entrée dans ces qualifications en se faisant accrocher chez elle et devant son public par une formation angolaise, certes, bien organisée, mais dont on est forcé d'admettre qu'elle n'a rien d'un foudre de guerre. En 2000, l'EN d'Algérie avait inauguré les éliminatoires de la Coupe du monde 2002, par un match nul à domicile (à Annaba également) face au Sénégal. Quatre années plus tard, elle n'a pas changé d'un iota sa manière d'aborder ces qualifications. Après l'échec contre les Sénégalais, on disait que tout n'était pas perdu, qu'il restait assez de matches pour renverser la situation. En pure perte. Quatre ans plus tard, c'est le même discours qui est tenu pour entretenir l'espoir. Seulement en 2000, on avait rencontré un onze sénégalais, certainement plus performant que celui de l'Angola qui fut proposé aux Verts samedi soir. Un onze d'Angola qui a toujours été battu en Algérie et qui s'est permis, cette fois-ci, de s'en retourner chez lui avec un précieux match nul. Car il faut bien l'admettre, le partage des points est synonyme de défaite pour les Algériens qui vont devoir «mettre le paquet» lors du prochain match face au Zimbabwe pour rattraper les deux points perdus à Annaba. Mission hautement difficile lorsqu'on sait que ces Zimbabwéens ne nous craignent plus, en témoigne la victoire obtenue contre ces mêmes Algériens lors de la dernière CAN en Tunisie. Sur ce que l'on a vu samedi soir, il nous semble que l'équipe d'Algérie a failli en deux points essentiels. D'abord, psychologiquement elle n'a pas su surmonter le stress qui l'habitait. L'importance de l'enjeu et l'affluence plus que nombreuse du public ont pesé terriblement sur les épaules des joueurs, du moins certains d'entre eux, peut-être pas habitués à subir une telle pression. On peut penser à Arrache qui a pratiquement raté tout ce qu'il a entrepris durant les trois quarts du temps et qui ne s'est repris qu'en fin de rencontre, hélas, bien en retard. On peut penser aussi à Kerkar noyé au milieu du terrain durant la première période et qui ne fut d'aucune aide au besogneux Mansouri. On citera, également, Badache qui l'a remplacé en seconde période et qui a montré qu'il appartenait bien au championnat algérien où les attaquants vous ratent des buts devant des cages grandes ouvertes. On ne citera pas, dans le lot des joueurs stressés, Belmadi car, lui, fait partie des anciens et est un habitué des grands matches. On l'avait remarqué durant la CAN tunisienne. On l'avait constaté lors du dernier match amical contre la Jordanie. Le Djamel Belmadi de l'Olympique de Marseille n'est plus qu'un vague souvenir. En allant jouer au Qatar, Djamel a, certainement, fait une belle opération financière mais sur le plan sportif, il est sûr qu'il a complètement raté son coup. Ce n'est pas au Qatar qu'on progresse. On y régresse, cela est plus que sûr et sa faible prestation de samedi soir est à l'image du championnat dans lequel il évolue. Fort heureusement, il y eut quelques éléments à sortir leur épingle du jeu à l'image, on l'a dit, du capitaine Mansouri et de Cherrad, pourtant sans club et qui ne jouent pas assez ou de cet étonnant Belhadj qui a certainement gagné ses galons de titulaire au poste d'arrière-gauche. A côté, il y eut les ni bons, ni mauvais comme Zafour, Raho, Achiou, Arribi ou Ziani qui semblent, malheureusement au bout du rouleau. Quant au gardien Benhamou sur le peu qu'il eut à faire, il s'en sortit à son avantage. Le second point à avoir trahi l'équipe d'Algérie, c'est le manque flagrant de coordination entre les lignes qui a poussé certains à abuser, inconsidérément, du jeu personnel qui a nui au rendement offensif des Verts. Ces derniers n'ont pratiquement pas dominé le onze angolais si ce n'est durant les 20 dernières minutes lorsque le milieu adverse opta pour le repli. Suite au ratage en matière de jeu collectif, des joueurs comme Belmadi et Ziani ont péché par des excès de dribbles trop souvent superflus et ne furent pas d'une grande aide à un Cherrad trop esseulé. Et puis trop souvent on a exagéré sur les longues balles en avant qui consistaient à sauter le milieu pour trouver soit Arrache, soit Cherrad, soit enfin, Badache, vainement. Avec ce match nul dans ses bagages, l'aventure de l'EN dans ces éliminatoires est très mal engagée d'autant que ses deux prochains matches se joueront à l'extérieur dont celui contre le favori du groupe, le Nigeria. Robert Weseige à 15 jours pour trouver la solution qui pourrait permettre à ce onze algérien de rattraper son erreur de samedi soir. Il pourrait entre-temps, récupérer Meniri, Akrour et Mamouni, peut-être Kraouche, mais il ne s'agit pas là, il faut bien l'admettre, d'un potentiel à même de rassurer les fans des Vers. Toujours est-il qu'un match reste un match avec ses hauts et ses bas mais aussi ses surprises. A ce titre, la confrontation du 20 juin à Harare sera d'une extrême importance. On notera, enfin, que dans le groupe 4 des éliminatoires de la zone africaine, le Nigeria, qui a battu (2-0) le Rwanda, s'est installé, seul, en tête du classement devant les autres équipes dont le Gabon et le Zimbabwe qui ont fait match nul (1-1) à Libreville.