En l'espace de quelques mois, la wilaya de Tizi Ouzou vient de se voir dotée de plusieurs infrastructures sanitaires de haut niveau et de médecins spécialistes. Après la clinique de chirurgie cardiaque à Draâ Ben Khedda, le nouveau CHU d'Oued Fali, le centre anticancer de la même ville qui ouvrira ses portes au courant de cette année et l'affectation d'une douzaine de spécialistes de radiologie et de gynécologie, c'est au tour de la région de Boghni où le service de gynécologie vient d'ouvrir ses portes, il y a quelques jours. Un bond qualitatif indéniable reconnu d'ailleurs par toute la population. Toutefois, ces mêmes citoyens, en connaissance de cause, espèrent voir des médecins spécialistes affectés en grand nombre dans ces infrastructures dotées de matériel de dernière génération au niveau international. Les pouvoirs publics ont en effet consenti des enveloppes financières conséquentes pour l'acquisition de matériel et la construction d'infrastructures de haute qualité. Il est à signaler d'ailleurs, que le centre anticancer de Draâ Ben Khedda est doté d'un matériel que seuls cinq pays dans le monde en disposent, dont la Suède pour l'Europe. Or, les malades qui voient d'un bon oeil ces efforts restent sceptiques au vu de l'inutilisation du matériel déjà existant. Des scanners dernières génération au CHU, du matériel de radiologie dernier cri au niveau des polycliniques mais qui ne trouvent, hélas, pas de spécialistes pour leur fonctionnement. Aussi, ce week-end, le bloc de gynécologie de l'hôpital de Boghni a été inauguré par le directeur du secteur avec la présence des responsables locaux. Cette infrastructure d'une capacité de 35 lits a comme objectif de soulager la pression du la clinique Sbihi-Tassadit de Tizi Ouzou. Selon le responsable du secteur, le bloc est doté d'un matériel de technologie la plus pointue estimé à 4 milliards de centimes. Mais n'a comme effectif, qu'un seul médecin spécialiste en gynécologie pour couvrir les besoins de 70.000 habitants de quatre communes. Récemment, les pouvoirs publics ont entendu le cri de détresse du directeur du CHU, qui n'a pas cessé de réclamer des spécialistes de radiologie et de gynécologie. Cinq radiologues ont été affectés par le ministère de la Santé pour le désengorgement de ce service au niveau du CHU. Cinq autres gynécologues viennent de prendre leurs fonctions au niveau de la clinique Sbihi alors que deux autres sont appelés à renforcer les capacités de l'hôpital d'Azeffoun. Mais, malgré l'effort, le nombre est insuffisant pour couvrir les besoins. En effet, l'inefficacité du service de radiologie s'est dramatiquement répercutée sur les malades qui ont été contraints de se rabattre sur les laboratoires privés qui exercent des prix hors de portée de leurs moyens. L'absence de ces spécialistes est aussi un frein, pour la volonté de bien faire des responsables du secteur et des infrastructures au niveau de la wilaya.