Ce manque en spécialistes a eu des conséquences dramatiques sur les malades et sur le secteur de la santé. Douze spécialistes dont cinq radiologues et cinq gynécologues rejoindront incessamment le CHU Nédir- Mohamed de Tizi-Ouzou après leur affectation par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf. Ce dernier aura donc tenu une promesse qu'il avait donnée lors de sa récente visite dans la wilaya, suite à la demande formulée par les autorités concernées, à leur tête le directeur du CHU, Abbès Ziri. Ce dernier a expliqué en effet que son établissement souffrait dramatiquement de spécialistes. Aussi, ces 12 spécialistes seront répartis en cinq radiologues dont trois intégreront le CHU pour assurer les services d'imagerie médicale comme le scanner, l'IRM et la mammographie, alors que les deux autres seront envoyés pour renforcer les équipes médicales des nouveaux hôpitaux de Boghni et Azeffoun. Cinq gynécologues iront, quant à eux, à la clinique Tassadit-Sbihi suivant ce même programme mis en oeuvre par le ministère de la Santé. Ces nouveaux spécialistes allègeront indubitablement les souffrances des parturientes, des sages-femmes et des médecins. Pour rappel, cette clinique a longtemps souffert du manque de gynécologues. A maintes reprises, elle a défrayé la chronique suite au décès de parturientes au sein des ces blocs opératoires. Rien qu'en fin de l'année écoulée, ce sont cinq femmes qui ont perdu la vie en accouchant alors que d'autres meurent sur la route qui mène vers les urgences du CHU, faute de moyens de prise en charge sur place. En fait, ce manque en spécialistes a eu des conséquences dramatiques sur les malades et sur le secteur de la santé. Pour pallier à ce manque de radiologues, les médecins du CHU ont dû recourir à l'envoi des malades vers les laboratoires privés d'imagerie médicale. La pratique qui était initialement résiduelle a viré vers la généralisation. Dans certains cas, les malades étaient systématiquement réorientés vers ces labos privés qui pratiquent des tarifs exorbitants. La souffrance était doublement dramatique pour les patients qui devaient débourser, voire s'endetter pour se soigner. D'un autre côté, le secteur de la santé a failli être englouti par le tourbillon de certains charognards venus investir leur argent, non pas dans les soins du malade, mais dans sa mise à mort. L'hôpital allait droit vers la perte de sa vocation d'assurer les soins gratuits comme stipulé par les lois de la République algérienne. Par ailleurs, jeudi dernier, ce sont les travaux du nouveau CHU d'Oued Fali qui ont été lancés en présence des autorités locales. La structure sanitaire sera dotée d'une capacité d'accueil de 500 lits. Elle sera d'un apport considérable dans le renforcement des capacités du CHU Nédir-Mohamed qui voit venir des malades de plusieurs wilayas du centre comme Bouira, Béjaïa et Boumerdès en plus de la wilaya de Tizi Ouzou. Enfin, rappelons également que le secteur de la santé s'est vu renforcer par une autre grande clinique de dimension internationale en chirurgie cardio-pédiatrique à Draâ Ben Khedda.